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La déradicalisation, mode d'emploi: de la "régénération" à la "technique Ludovico"
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La déradicalisation, mode d'emploi: de la "régénération" à la "technique Ludovico"
Depuis les attentats de Mohammed Merah (mars 2012), la déradicalisation des terroristes et des apprentis djhadistes s'invite régulièrement dans les discours politico-médiatiques. L'on a commencé par "des programmes balbutiants"; en 2014, le "traitement social" du djihadisme a été avancé, par imitation du modèle danois du centre de "désintoxication" d'Aarhus, pour les Danois revenus de Syrie. Après les attentats de janvier 2015, un rapport confié au député PS des Hauts de Seine, Sébastien Pietrasanta et intitulé "la déradicalisation, outil de lutte contre le terrorisme", reconnut l'inefficacité du site gouvernemental "Stopdjihadisme", proposa "un système de mentor à la danoise pour l'accompagnement des déradicalisés", et "un programme de déradicalisation spécifique pour chaque détenu" couronné d'un "contre-discours" porté par des associations et d'acteurs publics auxquels "la jeunesse peut s'identifier", en évitant scrupuleusement "toute forme de Taqîha, de dissimulation".
La réalité de Taqîha, ce "mensonge pieux" recommandé à tout musulman, en cas de besoin, a été constatée par l'affaire de Léa, adolescente de 17 ans, apparemment "déradicalisée" par le Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l'Islam, de l'anthropologue Dounia Bouzar. Léa, restée en contact avec un recruteur de Daech, a tenté de partir en Syrie, a été arrêtée et a loué ouvertement les attentats du 13 novembre 2015. Le Centre de Dounia Bouzar avait bénéficié de 900.000 euros de subventions publiques; pour ne pas affronter l'audit de son dispositif par l'inspection interministérielle, Dounia Bouzar l'a dissous, ce printemps même, invoquant le projet de déchéance de nationalité du gouvernement. Il y a deux semaines, le ministère de l'Intérieur à la recherche d'"exorcistes", a décidé de lancer un appel d'offres d'un million d'euros, sans compter un budget de 7,1 millions déjà consacré aux "unités dédiées" dans le cadre carcéral. "Cette cagnotte aiguise l'appétit de nombreux charlatans, gourous et quasi-marabouts, qui promettent des retours de Syrie... après avoir vendu 'des retours d'affection'". En prison, "on navigue à vue", "les matons se tiennent les côtes, après avoir assisté à une séance au cours de laquelle des détenus radicalisés devaient caresser un hamster en le regardant droit dans les yeux". "Formations à l'arbitrage", "cuisines du monde", "médiation animale", "action citoyenneté" (Le Canard enchaîné, 30 mars 2016, Didier Hassous, "Allah est grand avec les gourous de la déradicalisation"), voilà des recettes improvisées, à y ajouter "le jardinage" et "la plongée", autres remèdes éventés, tout récemment, par la presse audiovisuelle. L'observateur oscille entre l'incrédulité et l'hilarité, devant la démagogie et la gabegie. Peut-être faudrait prendre leçon sur les adeptes de la magie blanche qui connaissent bien la magie noire qu'ils entendent désamorcer ? Pour déradicaliser, il faut savoir comment l'on radicalise, remonter le processus avec subtilité et sans préjugés. En cela, la littérature des "repentis" (ex: Mohamed Louizi, Pourquoi j'ai quitté les Frères musulmans, éd. Michalon, 2016) et des connaisseurs intérieurs des lieux de radicalisation (Soufiane Zitouni, professeur de philosophie démissionnaire du lycée Averroès, auteur des Confessions d'un fils de Marianne et de Mahomet, éd. Les Echappées, 2016) peut s'avérer bien précieuse. Enfin, les grandes œuvres dystopiques (contre-utopistes) de la littérature mondiale et du cinéma, démontrent à la fois le risque d'angélisme, la rigueur des techniques et les limites qu'un Etat de droit ne devrait franchir, sans tomber lui-même dans le totalitarisme.
En 1951, le grand écrivain portugais Miguel Torga (1907-1995) signe une nouvelle titrée "Régénération" (in: Pedras lavradas, trad.fr Lapidaires, rééd. José Corti, 1990, p.91-98), sur la réadaptation d'un délinquant de droit commun, un "Jean-Foutre", Bernardo Mendes Capelo. Pour ce "Lazare" à ressusciter, "commencèrent les visites assidues et la lente et méthodique catéchisation du reclus... Toute une hiérarchie d'apôtres (fut) penchée avec alarme et affection sur le cœur énigmatique du malade", ainsi qu'"une bureaucratie entière au service de la brebis égarée". Le "fils prodigue" de la société joua en apparence le jeu, mais "aussi, patiemment, minutieusement, exactement comme les autres avaient élaboré sa propre régénération, il se mit aussi à élaborer un difficile et sibyllin projet de permanence humaine : dévaliser la bijouterie Cruz le jour même de sa libération". Le plan réussit. Sitôt libéré avec les encouragements du juge d'application des peines, Bernardo commit son forfait et fut pris en flagrant délit. Devant ses "catéchistes" désespérés, "tout fier, maître absolu de ce royaume de la confusion, Bernardo gravit les degrés hiérarchiques, toujours calme et souriant". A la question, "Quelque chose t'est passé par la tête, subitement", il répliqua crânement : "Non, j'avais cette idée-là, déjà ici..."Le magistrat "aveuglé par l'humiliation, apoplectique", cria : "Qu'on l'emmène, qu'on l'emmène ce monstre d'ici".
Le roman d'Anthony Burgess, "Orange mécanique" (1962)- " Orange ", d'après le Malais, orang, signifie "homme"- qui a donné le célébrissime film éponyme de Stanley Kubrick (1971) est une mine pour tous ceux qui veulent penser la déradicalisation. Chronique de l'action ultraviolente d'un gang et de la condamnation de son chef Alex DeLarge, psychopathe porté sur le viol et la musique classique, le film est pour Kubrick, "une satire sociale traitant de la question de savoir si la psychologie comportementale et le conditionnement psychologique sont de nouvelles armes dangereuses pouvant être utilisées par un gouvernement totalitaire qui chercherait à imposer un vaste contrôle sur ses citoyens et en faire à peine plus que des robots" (Saturday Review, 25 décembre 1971) ; c'est aussi "un débat sur le libre arbitre". Pour être libéré, Alex accepte "la technique Ludovico", "thérapie révolutionnaire" censée d'aversion, exposant le patient à des stimuli (ici des images de l'Allemagne nazie sur fond de la 9ème Symphonie de Beethoven), provoquant une expérience des douleurs. Alex devient inoffensif mais ne sait plus se défendre. Il profère à la fin du film:"Oh, oui, j'étais guéri pour de bon".
Entre une récupération bon enfant mais ratée et des moyens de manipulation mentale périlleux, il nous faut dire quel homme ou femme "régénéré(e)" nous souhaitons, car comme le dit l'aumônier de la prison, dans le film, "il n'y a pas de moralité sans choix". Le directeur de la prison lui répond : les questions éthiques et philosophiques n'ont guère de pertinence quand le seul "souci (est) d'enrayer le crime"...
La réalité de Taqîha, ce "mensonge pieux" recommandé à tout musulman, en cas de besoin, a été constatée par l'affaire de Léa, adolescente de 17 ans, apparemment "déradicalisée" par le Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l'Islam, de l'anthropologue Dounia Bouzar. Léa, restée en contact avec un recruteur de Daech, a tenté de partir en Syrie, a été arrêtée et a loué ouvertement les attentats du 13 novembre 2015. Le Centre de Dounia Bouzar avait bénéficié de 900.000 euros de subventions publiques; pour ne pas affronter l'audit de son dispositif par l'inspection interministérielle, Dounia Bouzar l'a dissous, ce printemps même, invoquant le projet de déchéance de nationalité du gouvernement. Il y a deux semaines, le ministère de l'Intérieur à la recherche d'"exorcistes", a décidé de lancer un appel d'offres d'un million d'euros, sans compter un budget de 7,1 millions déjà consacré aux "unités dédiées" dans le cadre carcéral. "Cette cagnotte aiguise l'appétit de nombreux charlatans, gourous et quasi-marabouts, qui promettent des retours de Syrie... après avoir vendu 'des retours d'affection'". En prison, "on navigue à vue", "les matons se tiennent les côtes, après avoir assisté à une séance au cours de laquelle des détenus radicalisés devaient caresser un hamster en le regardant droit dans les yeux". "Formations à l'arbitrage", "cuisines du monde", "médiation animale", "action citoyenneté" (Le Canard enchaîné, 30 mars 2016, Didier Hassous, "Allah est grand avec les gourous de la déradicalisation"), voilà des recettes improvisées, à y ajouter "le jardinage" et "la plongée", autres remèdes éventés, tout récemment, par la presse audiovisuelle. L'observateur oscille entre l'incrédulité et l'hilarité, devant la démagogie et la gabegie. Peut-être faudrait prendre leçon sur les adeptes de la magie blanche qui connaissent bien la magie noire qu'ils entendent désamorcer ? Pour déradicaliser, il faut savoir comment l'on radicalise, remonter le processus avec subtilité et sans préjugés. En cela, la littérature des "repentis" (ex: Mohamed Louizi, Pourquoi j'ai quitté les Frères musulmans, éd. Michalon, 2016) et des connaisseurs intérieurs des lieux de radicalisation (Soufiane Zitouni, professeur de philosophie démissionnaire du lycée Averroès, auteur des Confessions d'un fils de Marianne et de Mahomet, éd. Les Echappées, 2016) peut s'avérer bien précieuse. Enfin, les grandes œuvres dystopiques (contre-utopistes) de la littérature mondiale et du cinéma, démontrent à la fois le risque d'angélisme, la rigueur des techniques et les limites qu'un Etat de droit ne devrait franchir, sans tomber lui-même dans le totalitarisme.
En 1951, le grand écrivain portugais Miguel Torga (1907-1995) signe une nouvelle titrée "Régénération" (in: Pedras lavradas, trad.fr Lapidaires, rééd. José Corti, 1990, p.91-98), sur la réadaptation d'un délinquant de droit commun, un "Jean-Foutre", Bernardo Mendes Capelo. Pour ce "Lazare" à ressusciter, "commencèrent les visites assidues et la lente et méthodique catéchisation du reclus... Toute une hiérarchie d'apôtres (fut) penchée avec alarme et affection sur le cœur énigmatique du malade", ainsi qu'"une bureaucratie entière au service de la brebis égarée". Le "fils prodigue" de la société joua en apparence le jeu, mais "aussi, patiemment, minutieusement, exactement comme les autres avaient élaboré sa propre régénération, il se mit aussi à élaborer un difficile et sibyllin projet de permanence humaine : dévaliser la bijouterie Cruz le jour même de sa libération". Le plan réussit. Sitôt libéré avec les encouragements du juge d'application des peines, Bernardo commit son forfait et fut pris en flagrant délit. Devant ses "catéchistes" désespérés, "tout fier, maître absolu de ce royaume de la confusion, Bernardo gravit les degrés hiérarchiques, toujours calme et souriant". A la question, "Quelque chose t'est passé par la tête, subitement", il répliqua crânement : "Non, j'avais cette idée-là, déjà ici..."Le magistrat "aveuglé par l'humiliation, apoplectique", cria : "Qu'on l'emmène, qu'on l'emmène ce monstre d'ici".
Le roman d'Anthony Burgess, "Orange mécanique" (1962)- " Orange ", d'après le Malais, orang, signifie "homme"- qui a donné le célébrissime film éponyme de Stanley Kubrick (1971) est une mine pour tous ceux qui veulent penser la déradicalisation. Chronique de l'action ultraviolente d'un gang et de la condamnation de son chef Alex DeLarge, psychopathe porté sur le viol et la musique classique, le film est pour Kubrick, "une satire sociale traitant de la question de savoir si la psychologie comportementale et le conditionnement psychologique sont de nouvelles armes dangereuses pouvant être utilisées par un gouvernement totalitaire qui chercherait à imposer un vaste contrôle sur ses citoyens et en faire à peine plus que des robots" (Saturday Review, 25 décembre 1971) ; c'est aussi "un débat sur le libre arbitre". Pour être libéré, Alex accepte "la technique Ludovico", "thérapie révolutionnaire" censée d'aversion, exposant le patient à des stimuli (ici des images de l'Allemagne nazie sur fond de la 9ème Symphonie de Beethoven), provoquant une expérience des douleurs. Alex devient inoffensif mais ne sait plus se défendre. Il profère à la fin du film:"Oh, oui, j'étais guéri pour de bon".
Entre une récupération bon enfant mais ratée et des moyens de manipulation mentale périlleux, il nous faut dire quel homme ou femme "régénéré(e)" nous souhaitons, car comme le dit l'aumônier de la prison, dans le film, "il n'y a pas de moralité sans choix". Le directeur de la prison lui répond : les questions éthiques et philosophiques n'ont guère de pertinence quand le seul "souci (est) d'enrayer le crime"...
Re: La déradicalisation, mode d'emploi: de la "régénération" à la "technique Ludovico"
Raptortriote Ier a écrit:Il y a deux semaines, le ministère de l'Intérieur à la recherche d'"exorcistes", a décidé de lancer un appel d'offres d'un million d'euros, sans compter un budget de 7,1 millions déjà consacré aux "unités dédiées" dans le cadre carcéral. "Cette cagnotte aiguise l'appétit de nombreux charlatans, gourous et quasi-marabouts, qui promettent des retours de Syrie... après avoir vendu 'des retours d'affection'". En prison, "on navigue à vue", "les matons se tiennent les côtes, après avoir assisté à une séance au cours de laquelle des détenus radicalisés devaient caresser un hamster en le regardant droit dans les yeux". "Formations à l'arbitrage", "cuisines du monde", "médiation animale", "action citoyenneté" (Le Canard enchaîné, 30 mars 2016, Didier Hassous, "Allah est grand avec les gourous de la déradicalisation"), voilà des recettes improvisées, à y ajouter "le jardinage" et "la plongée", autres remèdes éventés, tout récemment, par la presse audiovisuelle. L'observateur oscille entre l'incrédulité et l'hilarité, devant la démagogie et la gabegie. Peut-être faudrait prendre leçon sur les adeptes de la magie blanche qui connaissent bien la magie noire qu'ils entendent désamorcer ?
Dans le même style je propose que des pédophiles caressent des personnes majeures pour les "dépédophiliser"
Re: La déradicalisation, mode d'emploi: de la "régénération" à la "technique Ludovico"
ouais, on leur fait caresser des hamsters quoi. C'est quelque chose une civilisation qui s'effondre ...
Louis Quemener- Messages : 1543
Date d'inscription : 27/05/2015
Localisation : Bretagne
Re: La déradicalisation, mode d'emploi: de la "régénération" à la "technique Ludovico"
Pour toi ce sera au moins un cochon d'Inde ou un chinchilla. T'es trop radicalisé pour le hamster.
Re: La déradicalisation, mode d'emploi: de la "régénération" à la "technique Ludovico"
On m'enferme dans un centre de vacance avec des animateurs sympas, du bon couscous et des cours de danse africaine pendant 12 mois. Un évêque en clergyman qui vient me parler de l'amour du Christ pour la belle religion musulmane chaque dimanche.
Bah, je suis pas certain de courir à un concert de Yannick Noah à la sortie.
Les Hommes se forgent des opinions, en changent parfois, mais c'est rarement sous la direction d'un programme "éducatif", là on parle de solutions pour des enfants en bas age (ce qui est peut-être utile d'un côté...)
Bah, je suis pas certain de courir à un concert de Yannick Noah à la sortie.
Les Hommes se forgent des opinions, en changent parfois, mais c'est rarement sous la direction d'un programme "éducatif", là on parle de solutions pour des enfants en bas age (ce qui est peut-être utile d'un côté...)
Merl1- Messages : 6020
Date d'inscription : 26/05/2014
Localisation : La Géhenne ou presque...
Re: La déradicalisation, mode d'emploi: de la "régénération" à la "technique Ludovico"
Ils ne se rendent pas compte que si radicalisation il y a, dans le contexte c'est en reaction opposée à l'endoctrinement bienpensant, en rajouter une couche au mieux ne fera rien, au pire serait bien capable de radicaliser encore plus (en mode "wallah les babtous ils nous font caresser du cochon d'inde c'est haram fdp").
Ils ne sont plus capable que de ça. Cette ideologie est à l'agonie?
Par exemple dans mon patelin, après l'incendie du centre de refugiés, ils organisent un "couscous populaire" après une "danse africaine".
Ils ne sont plus capable que de ça. Cette ideologie est à l'agonie?
Par exemple dans mon patelin, après l'incendie du centre de refugiés, ils organisent un "couscous populaire" après une "danse africaine".
Louis Quemener- Messages : 1543
Date d'inscription : 27/05/2015
Localisation : Bretagne
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Mar 13 Aoû - 22:10 par Napoléon III
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Sam 3 Aoû - 1:49 par Napoléon III
» Le rire du diable… Bonjour l'euthanasie
Dim 16 Oct - 12:52 par Invité
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Sam 17 Sep - 14:55 par Raptortriote