"Démocratie... ou es tu ?" Chapitre 1

par **Napoléon III** Jeu 23 Avr - 19:37

Chapitre 1 : Séance habituelle à l’assemblée

Des années avaient passé depuis la rencontre entre Prince et Nogaret à l'école des prés. Ce dernier siégeait à l’assemblée de la République des Merveilles. Le palais Montfort abritait depuis bien des années l’institution législative, centre intense de débats. Pour certains, l’institution était démodée et devrait être remplacée par des conseils populaires. Pour d’autres, elle devrait être supprimée sans être remplacée. L’avenir de l’assemblée nationale était incertain… Mais retournons à nos moutons, pour cette séance habituelle au palais Montfort (vote sur la suppression du Sénat, dont Prince est, à ce moment de notre histoire, le président).
-Silence je vous prie ! S’exclama Nogaret, alors président de l’assemblée nationale. Bien, nous appelons le député Bens, du FMLR. Et non, nous ne vous appellerons pas Camarade !
-Merci pour cette blague monsieur le président, dit Bens. Nous avons tous bien ri, hahaha. Maintenant, concentrons-nous sur ce qui se passe aujourd’hui même, au sein de notre république. Le gouvernement du président Paul Duke pue la corruption et favorise la dictature de la bourgeoisie. On en a marre du capitalisme roi, et je n’ai qu’une chose à dire « Viva el socialismo ! ». Sinon, je voudrais faire une remarque concernant la montée du fascisme qui gangrène notre beau pays. Ce n’est pas l’extrême droite qui règlera vos soucis, mais bien le socialisme, dont le seul but est de faire en sorte que les peuples puissent disposer d’eux même. C’est tout ce que j’ai à dire.
-Merci pour ce beau discours député Bens… -Nogaret bailla- La parole est à la députée Franline, du parti… de quel parti êtes-vous déjà ? Vous avez encore changé il me semble… ah oui du RLE, le Renouveau de la liberté d’expression.
Les députés du FMLR applaudirent. Franline se leva et s’exclama :
-Je n’ai qu’une chose à dire. Bravo, merci pour ce beau discours monsieur Bens ! Et j’ajoute que je pense que je vais peut être rejoindre le Front Marxiste-Léniniste de la République !
Elle applaudit et leva le pouce.
-Très belle intervention, députée Franline. Nous appelons le député Charles Kornik, du parti de la Maison Royale.
Charles Kornik, grand homme barbu à l’allure noble, se leva puis racla sa gorge :
-Merci monsieur le président. Je tiens avant tout à rappeler au président de l’assemblée monsieur de Nogaret que la Maison Royale n’est pas un parti, mais le rassemblement autour de l’idée royale, de toutes les bonnes volontés ayant à cœur d’établir au sein de ce pays, le retour du sacre royal et de l’harmonie entre les hommes. Sinon, monsieur Bens, le véritable sujet du débat n’est pas la critique du gouvernement, mais le vote concernant la suppression du Sénat, bien que je sois d’accord avec vous sur le fait que le gouvernement de Paul Duke ne soit rien d’autre qu’une crêpe bretonne ratée crée par une bande de républicains dégénérés à foutre dans la poubelle de la députée Franline (une longue huée se fit entendre). Si j’avais un avis clair et concis sur la suppression du Sénat, oui je suis pour sa suppression. Mais je suis pour aussi la destruction de toutes les institutions républicaines (une seconde huée), et la mise en place d’une monarchie. Je voudrais quand même répondre, député Bens, à votre dégueuli socialiste, mais vous savez ce que j’en pense, et je ne ferai que gaspiller ma salive. Sinon, ma chère députée Franline, je ne suis pas d’accord avec vos interventions inutiles et stupides qui n’ont rien à faire ici. Merci à tous.
De nombreux députés applaudirent. Franline se leva brusquement et jeta un regard noir à Charles Kornik. Elle cria :
-Que tu ne sois pas d’accord je m’en fou complètement l’ami ! Allez bye !
-Madame Franline, veuillez vous rasseoir, ordonna Nogaret. Monsieur le président de la République, Paul Duke, vous avez la parole.
Le président, un jeune homme avec des lunettes, se leva et scruta l’assemblée.
-Merci mon bon Nogaret, commença-t-il. Je voudrais répondre aux accusations de monsieur Bens et de monsieur Kornik. D’abord monsieur Bens, notre gouvernement n’est pas corrompu, cela non. Mais je suis d’accord avec vous sur le fait que ce sont les fascistes, et surtout les nazis, qui veulent détruire notre pays. Je voudrais me faire réélire aux prochaines présidentielles, qui auront bientôt lieues, sur ce programme-ci : tuer les nazis, torturer les nazis, écarteler les nazis, bouillir les nazis et…
-Monsieur le président ! S’exclama le vieux député Jean Bart, du MEIS, parti d’extrême droite. Nous ne sommes pas là pour que vous puissiez faire votre campagne présidentielle.
-Allons, allons, député Jean Bart, ce cher Paul Duke a le droit de s’exprimer. C’était un très beau discours.
-Je vous aime Nogaret, dit Paul Duke en faisant un clin d’œil au président de l’assemblée. En fait j’ai terminé.
Paul Duke se rassit, les députés de son parti l’acclamèrent et, sans surprise, Franline se leva :
-Merci monsieur le président pour ce beau discours ! C’est vous qui avez raison, et finalement Bens à tord ! D’ailleurs je pense quitter le RLE pour rejoindre votre parti !
-C’est avec plaisir que je vous y accueillerais, répondit Paul Duke avec un grand sourire.
-Merci l’ami !
-Ma chère députée Franline, Paul Duke n’est pas votre ami, mais le président de la République ! S’exclama Nogaret. Monsieur le député Jean-Jacques Patriote, du parti du Renouveau de la Liberté d’Expression, la parole est à vous.
-Merci à vous monsieur le président, dit Patriote, un grand homme de type hispanique d’une trentaine d’années, en se levant. Je voudrais pointer du doigt la politique ultra sioniste du président Paul Duke, qui soutient sans état d’âme les francs-maçons, les impérialistes, les illuminatis, les reptiliens et surtout les sionistes. Je vous conseillerai le livre « Comprendre l’Empire » de…
-Antisémite !! Cria un vieux député tout fripé. Vous n’êtes rien d’autre qu’un antisémite !
-Député Victor Coco Boitel ! S’exclama Nogaret. Je ne vous ai pas donné la parole. Mais bon, vous pouvez vous exprimer.
-Merci ! Monsieur Patriote n’est qu’un antisémite ! Il se cache derrière le masque d’un anti-sioniste, mais c’est un antisémite qui soutien les nazis.
-Diffamation ! Cria Patriote. Je ne fais que critiquer la politique partisane de Paul Duke.
-Je tiens à rappeler au député Patriote que c’est un hypocrite, coupa Bens. Lui qui critique la politique sioniste du gouvernement, a essayé d’acheter le vote du député Coco en proposant la construction d’une immense synagogue au sein de notre république. Sinon, je voudrais répondre au député Kornik concernant la suppression du sénat, bien sur que je la veux. Le sénat n’est qu’une institution corrompue qui représente tous les maux de notre société. Comme je l’ai dit tout à l’heure, il faut faire triompher le socialisme, et le véritable socialisme. Merci à tous.
-Merci monsieur Bens, dit Nogaret. Même si vous n’aviez pas la parole !
Bens se rassit sous un tonnerre d’applaudissements de la part de son parti. Patriote avait un air renfrogné et le député Coco continuait à crier « antisémite » à l’encontre du président du RLE.
-Allons allons du calme, dit le président de l’assemblée. La parole est au député Hannibal Darkwing, du parti de la Résistance Nationale.
Un vieil homme barbu et ridé se leva difficilement de son siège. Il toussa puis prit la parole.
-Merci monsieur le président de l’assemblée. Je vais répondre au député Bens, du FMLR. Ce parti communiste, est depuis des années, le mal absolu. Il veut contrôler notre pays, et nous réduire en esclavage. Tous les amis du député Bens veulent mettre à bas la liberté d’expression. Mais nous ne nous laisserons pas faire. Je n’ai qu’une chose à dire : RÉSISTANCE !
Le député Darkwing fut acclamé par ses partisans, ainsi que par les députés de la Maison royale et du MEIS. Mais ceux du FMLR huèrent contre Hannibal Darkwing. Victor Troska, l’un des grands leaders du parti marxiste-léniniste, se leva.
-Hannibal Darkwing, vous n’êtes que le symbole de la merde qui ronge notre pays. Et je n’ai qu’une chose à dire, je vous emmerde. Et je ne vais pas vous lâcher la bride, espèce de connard.
-Allons ! On se calme ! S’exclama Nogaret.
-Toi Troska, répondit le député Darkwing comme si il n’avait pas entendu le président de l’assemblée. Je t’emmerde aussi, et j’emmerde tous tes amis les gros bolchéviques !
Dans le brouhaha général, Franline se leva et cria :
-Merci pour ce discours l’ami Darkwing ! Finalement je pense rejoindre votre parti !
Mais personne ne semblait l’avoir entendu, ni les demandes du président Nogaret pour rétablir le calme. Les députés du PRN et du FMLR commençaient à en venir aux mains. Coco se leva avec ses partisans en criant « antisémites » à l’encontre des députés du RLE, puis en virent à se jeter sur eux. Les députés du parti de Paul Duke commençaient à se battre avec ceux du MEIS.
-Mes amis ! Cria le député Robinson Mckay, un homme d’une cinquantaine d’années avec de petites lunettes qui lui donnaient l’air d’un intello sérieux, du parti pour le Renouveau International. Arrêtons de nous disputer pour si peu, et parlons des véritables problèmes et…
Mais il venait de recevoir un coup de poing de la part d’un député du MEIS.
-Alors là, ça va barder ma couille, gronda Mckay.
Il se jeta sur le député qui l’avait agressé. Franline devenait folle, et tapait, criait, hurlait sur tout ce qui bougeait. Troska, Bens, et leurs partisans s’étaient déjà mis à mettre des coups de poing aux membres du parti de la Résistance nationale (Darkwing s’était caché derrière un fauteuil), mais ces derniers furent sauver par la Maison Royale. Coco s’acharnait sur Patriote.
Les poings, les cris, les pleurs, fusaient, et le président de l’assemblée Nogaret s’était déjà enfui. La sécurité intervint pour sauver le président de la république Paul Duke, et les forces de l’ordre durent aussi intervenir pour lancer des fumigènes au sein de l’hémicycle. L’ordre revint quelques temps après. Le vote fut bien sur annulé.
Une séance habituelle à l’assemblée.