Le Musée du Louvre :
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Le Musée du Louvre :
Le Musée du Louvre :
Une idée de Louis XV & une création de Louis XVI et non pas une œuvre de la convention
Publié le 1 octobre 2012 par Jean-Baptiste Vançon
Malgré ce qu’indique une plaque réalisée sous la IIIe république et que l’on peut encore voir dans la galerie d’Apollon, Le musée du Louvre est une création de Louis XVI et non celle de la révolution française.
L’idée de présenter au public les collections nationales date du règne de Louis XV : à partir de 1750, une partie des œuvres étaient exposée gratuitement au palais du Luxembourg deux jours par semaine.
A partir de 1757, le catalogue exhaustif des collections de Lépicié permettait, à la demande, à tout un chacun de consulter l’ensemble des tableaux.
Dés son accession au trône en 1774, Louis XVI chargea son directeur des bâtiments, le comte d’Angiviller, de mener à bien le projet de création du musée du Louvre.
En 1787, le musée du Louvre était apte à ouvrir ses portes dans des salles spécialement aménagées. L’instabilité politique qui conduisit aux évènements de 1789 empêcha de peu l’ouverture au public.
L’ouverture du musée du Louvre annoncée dans les guides de Paris
Le premier guide de Paris à annoncer aux voyageurs l’ouverture imminente du musée est celui de Dézallier d’Argenville.
Dans son édition de 1778 du « Voyage pittoresque de Paris » on peut y lire « Les plans transportés aux Invalides cèdent la place à la riche collection des tableaux du Roi que M. le comte d’Angiviller a résolu d’offrir aux yeux du public.
La réunion des chefs-d’œuvre des écoles anciennes et modernes dont elle est composée formera un spectacle aussi imposant pour les étrangers qu’intéressant pour la nation et utile aux artistes ».
En 1787, le « Guide des amateurs et des étrangers voyageurs à Paris » de l'abbé Thiéry annonce l’ouverture prochaine de la grande galerie du Louvre dans laquelle seront placés tous les tableaux appartenant au Roi qui se trouvent au Louvre ou à Versailles : « Cette galerie est destinée à faire un musée dans lequel seront placés les tableaux appartenant au roi qui se trouvent exposés également dans les magasins du Louvre et à l'hôtel de la surintendance de Versailles. Puissions-nous voir l'exécution d'un si glorieux projet, bien fait pour immortaliser celui qui l'a conçu : Monsieur le comte de La Billarderie d'Angiviller. »
La génèse du projet sous Louis XV
L’idée de présenter au public les collections royales ou nationales – les deux termes étant employés au XVIIIe siècle – a été concrétisée en 1750 grâce à Lenormant de Tournehem.
Dès cette date, il est possible de voir gratuitement au palais du Luxembourg cent-dix œuvres des écoles française, flamande et italienne.
A partir de 1757, tous les amateurs pouvaient demander à consulter chacun des tableaux de la collection nationale, dispersée dans différents lieux, grâce au « Catalogue raisonné » de Lépicié qui recensait l’ensemble des œuvres.
Afin de réunir les meilleurs tableaux dans un lieu unique, un premier projet, soutenu par l’Abbé Marie-Joseph Terray qui deviendra contrôleur général des finances en 1769, fut approuvé par Louis XV en 1755. Faute de moyen, il ne fut jamais réalisé.
Sa réalisation sous Louis XVI
Dés son accession au trône en 1774, Louis XVI chargea son directeur des bâtiments, le comte d’Angiviller, de mener à bien ce projet.
Délaissé définitivement en 1672 au profit de Versailles par Louis XIV comme siège du gouvernement, le palais du Louvre accueillait alors, en un même lieu, la résidence et l’atelier des plus grands artistes et artisans de l’époque.
Les académies créées sous Louis XIII et Louis XIV y avaient également leurs locaux : Académie française, Petite Académie (à partir de 1701 Académie des Inscriptions), Académie de peinture et de sculpture, Académie d’architecture.
S’y trouvait aussi l’Imprimerie du Roi et le Cabinet des livres du Roi, dépôt légal et obligatoire de toute nouvelle édition faite en France ; sans oublier depuis 1697 les plans reliefs, vue aérienne des villes et places fortes du royaume (actuellement aux Invalides). Palais des arts et de l’artisanat, le Louvre, et plus particulièrement la Grande Galerie, fut choisi pour héberger le futur musée.
En 1776, les plans-reliefs furent transférés aux Invalides par l’architecte Germain Soufflot.
En 1778, une commission comprenant des architectes, un sculpteur et des peintres fut chargée de résoudre les problèmes d’éclairage et de contre-jour dus aux quarante-six fenêtres.
Faute d’accord, l’académie d’Architecture fût à son tour consultée. Elle rendit son rapport le 15 mai 1786. Les travaux d’aménagement préconisés étaient importants : reconstruction de la voûte, réfection de la charpente avec des matériaux incombustibles, modification des ouvertures.
Pendant ce temps, la préparation de l’ouverture prochaine du musée suivait son cours. Les collections du Luxembourg furent transférées au Louvre. L’ensemble des œuvres furent restaurées et encadrées ; un projet d’accrochage fût réalisé.
L’enrichissement des collections nationales
Jusqu’en 1787, une importante politique d’acquisition fut mise en œuvre par le comte d’Angiviller.
Les peintures flamandes ou hollandaises du XVIIe siècle furent recherchées en priorité car insuffisamment représentées.
En 1783 et 1784, cinquante tableaux des écoles du nord furent ainsi acquis. Toutes les opportunités d’achat furent exploitées.
Le musée du Louvre doit à cette politique l’acquisition de nombreux chefs d’œuvre, notamment La Résurrection de Lazare du Guerchin (1591 – 1666).
L’ouverture imminente en 1787
Les travaux d’aménagement avaient été réalisés : construction d’un nouvel escalier d’accès ; consolidation des planchers ; mise en place de cloisons coupe-feu. Restait en discussion la question de savoir comment éclairer les tableaux de façon satisfaisante.
Le musée du Louvre était prêt à ouvrir ses portes. Le 22 février 1787, la réunion de l’assemblée des notables annonçait la convocation des Etats Généraux du 8 août 1788 et les troubles politiques qui s’en suivirent. L’ouverture du musée était différée.
Il ne restait plus à la Convention qu’à ouvrir les portes au public le 8 novembre 1793 sous le nom de "Muséum central des arts de la République" et à la Troisième république de falsifier l’histoire !
D’où le texte de la plaque que vous pouvez encore voir à l’entrée de la galerie d’Apollon : « Le musée du Louvre fondé le 16 septembre 1792 par décret de l’Assemblée Législative a été ouvert le 10 août 1793 en exécution d’un décret rendu par la convention nationale ».
Une idée de Louis XV & une création de Louis XVI et non pas une œuvre de la convention
Publié le 1 octobre 2012 par Jean-Baptiste Vançon
Malgré ce qu’indique une plaque réalisée sous la IIIe république et que l’on peut encore voir dans la galerie d’Apollon, Le musée du Louvre est une création de Louis XVI et non celle de la révolution française.
L’idée de présenter au public les collections nationales date du règne de Louis XV : à partir de 1750, une partie des œuvres étaient exposée gratuitement au palais du Luxembourg deux jours par semaine.
A partir de 1757, le catalogue exhaustif des collections de Lépicié permettait, à la demande, à tout un chacun de consulter l’ensemble des tableaux.
Dés son accession au trône en 1774, Louis XVI chargea son directeur des bâtiments, le comte d’Angiviller, de mener à bien le projet de création du musée du Louvre.
En 1787, le musée du Louvre était apte à ouvrir ses portes dans des salles spécialement aménagées. L’instabilité politique qui conduisit aux évènements de 1789 empêcha de peu l’ouverture au public.
L’ouverture du musée du Louvre annoncée dans les guides de Paris
Le premier guide de Paris à annoncer aux voyageurs l’ouverture imminente du musée est celui de Dézallier d’Argenville.
Dans son édition de 1778 du « Voyage pittoresque de Paris » on peut y lire « Les plans transportés aux Invalides cèdent la place à la riche collection des tableaux du Roi que M. le comte d’Angiviller a résolu d’offrir aux yeux du public.
La réunion des chefs-d’œuvre des écoles anciennes et modernes dont elle est composée formera un spectacle aussi imposant pour les étrangers qu’intéressant pour la nation et utile aux artistes ».
En 1787, le « Guide des amateurs et des étrangers voyageurs à Paris » de l'abbé Thiéry annonce l’ouverture prochaine de la grande galerie du Louvre dans laquelle seront placés tous les tableaux appartenant au Roi qui se trouvent au Louvre ou à Versailles : « Cette galerie est destinée à faire un musée dans lequel seront placés les tableaux appartenant au roi qui se trouvent exposés également dans les magasins du Louvre et à l'hôtel de la surintendance de Versailles. Puissions-nous voir l'exécution d'un si glorieux projet, bien fait pour immortaliser celui qui l'a conçu : Monsieur le comte de La Billarderie d'Angiviller. »
La génèse du projet sous Louis XV
L’idée de présenter au public les collections royales ou nationales – les deux termes étant employés au XVIIIe siècle – a été concrétisée en 1750 grâce à Lenormant de Tournehem.
Dès cette date, il est possible de voir gratuitement au palais du Luxembourg cent-dix œuvres des écoles française, flamande et italienne.
A partir de 1757, tous les amateurs pouvaient demander à consulter chacun des tableaux de la collection nationale, dispersée dans différents lieux, grâce au « Catalogue raisonné » de Lépicié qui recensait l’ensemble des œuvres.
Afin de réunir les meilleurs tableaux dans un lieu unique, un premier projet, soutenu par l’Abbé Marie-Joseph Terray qui deviendra contrôleur général des finances en 1769, fut approuvé par Louis XV en 1755. Faute de moyen, il ne fut jamais réalisé.
Sa réalisation sous Louis XVI
Dés son accession au trône en 1774, Louis XVI chargea son directeur des bâtiments, le comte d’Angiviller, de mener à bien ce projet.
Délaissé définitivement en 1672 au profit de Versailles par Louis XIV comme siège du gouvernement, le palais du Louvre accueillait alors, en un même lieu, la résidence et l’atelier des plus grands artistes et artisans de l’époque.
Les académies créées sous Louis XIII et Louis XIV y avaient également leurs locaux : Académie française, Petite Académie (à partir de 1701 Académie des Inscriptions), Académie de peinture et de sculpture, Académie d’architecture.
S’y trouvait aussi l’Imprimerie du Roi et le Cabinet des livres du Roi, dépôt légal et obligatoire de toute nouvelle édition faite en France ; sans oublier depuis 1697 les plans reliefs, vue aérienne des villes et places fortes du royaume (actuellement aux Invalides). Palais des arts et de l’artisanat, le Louvre, et plus particulièrement la Grande Galerie, fut choisi pour héberger le futur musée.
En 1776, les plans-reliefs furent transférés aux Invalides par l’architecte Germain Soufflot.
En 1778, une commission comprenant des architectes, un sculpteur et des peintres fut chargée de résoudre les problèmes d’éclairage et de contre-jour dus aux quarante-six fenêtres.
Faute d’accord, l’académie d’Architecture fût à son tour consultée. Elle rendit son rapport le 15 mai 1786. Les travaux d’aménagement préconisés étaient importants : reconstruction de la voûte, réfection de la charpente avec des matériaux incombustibles, modification des ouvertures.
Pendant ce temps, la préparation de l’ouverture prochaine du musée suivait son cours. Les collections du Luxembourg furent transférées au Louvre. L’ensemble des œuvres furent restaurées et encadrées ; un projet d’accrochage fût réalisé.
L’enrichissement des collections nationales
Jusqu’en 1787, une importante politique d’acquisition fut mise en œuvre par le comte d’Angiviller.
Les peintures flamandes ou hollandaises du XVIIe siècle furent recherchées en priorité car insuffisamment représentées.
En 1783 et 1784, cinquante tableaux des écoles du nord furent ainsi acquis. Toutes les opportunités d’achat furent exploitées.
Le musée du Louvre doit à cette politique l’acquisition de nombreux chefs d’œuvre, notamment La Résurrection de Lazare du Guerchin (1591 – 1666).
L’ouverture imminente en 1787
Les travaux d’aménagement avaient été réalisés : construction d’un nouvel escalier d’accès ; consolidation des planchers ; mise en place de cloisons coupe-feu. Restait en discussion la question de savoir comment éclairer les tableaux de façon satisfaisante.
Le musée du Louvre était prêt à ouvrir ses portes. Le 22 février 1787, la réunion de l’assemblée des notables annonçait la convocation des Etats Généraux du 8 août 1788 et les troubles politiques qui s’en suivirent. L’ouverture du musée était différée.
Il ne restait plus à la Convention qu’à ouvrir les portes au public le 8 novembre 1793 sous le nom de "Muséum central des arts de la République" et à la Troisième république de falsifier l’histoire !
D’où le texte de la plaque que vous pouvez encore voir à l’entrée de la galerie d’Apollon : « Le musée du Louvre fondé le 16 septembre 1792 par décret de l’Assemblée Législative a été ouvert le 10 août 1793 en exécution d’un décret rendu par la convention nationale ».
Oksana- Messages : 2667
Date d'inscription : 13/06/2014
Age : 609
Localisation : Marc Dorcel
Re: Le Musée du Louvre :
Les révolutionnaires n'en étaient pas à une imposture près. Et la République continue d'enfumer le bon peuple aujourd'hui sur des tas de sujets similaires.
Merci Madame le Ministre de la Culture d'avoir rendu justice à nos bons rois de jadis.
Merci Madame le Ministre de la Culture d'avoir rendu justice à nos bons rois de jadis.
Le Messie a guéri des aveugles et des lépreux, mais jamais des sots.
Mourzem- Messages : 584
Date d'inscription : 23/10/2014
Re: Le Musée du Louvre :
Mourzem a écrit:Les révolutionnaires n'en étaient pas à une imposture près. Et la République continue d'enfumer le bon peuple aujourd'hui sur des tas de sujets similaires.
Merci Madame le Ministre de la Culture d'avoir rendu justice à nos bons rois de jadis.
Je fais mon travail d'information !
Oksana- Messages : 2667
Date d'inscription : 13/06/2014
Age : 609
Localisation : Marc Dorcel
Re: Le Musée du Louvre :
Mais vous le fîtes bien, et cela mérite d'être souligné.
Le Messie a guéri des aveugles et des lépreux, mais jamais des sots.
Mourzem- Messages : 584
Date d'inscription : 23/10/2014
Re: Le Musée du Louvre :
Je vous remercie ! Des compliments je n'en reçois pas beaucoup, les vôtres me font d'autant plus plaisir !
Oksana- Messages : 2667
Date d'inscription : 13/06/2014
Age : 609
Localisation : Marc Dorcel
Mourzem- Messages : 584
Date d'inscription : 23/10/2014
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