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Croissance : la France fait mieux que le Royaume-Uni et les Pays-Bas depuis 2007
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Croissance : la France fait mieux que le Royaume-Uni et les Pays-Bas depuis 2007
Croissance : la France fait mieux que le Royaume-Uni et les Pays-Bas depuis 2007
Par Jean-Louis Dell'Oro
Publié le 15-10-2014 à 09h46 - Mis à jour à 13h01
INFOGRAPHIE La France est souvent surnommée l'homme malade de l'Europe. Pourtant, depuis la crise, elle n'a pas à rougir de ses performances en termes de PIB…
Le "French bashing" est un sport aussi bien national qu'international. Souvent pointé du doigt pour son manque de croissance, l'Hexagone est aujourd'hui considéré comme "l'homme malade" de l'Europe. Un peu comme l'était l'Allemagne avant les réformes du gouvernement de Gerhard Schröder au milieu des années 2000. En s'arrêtant aux dernières années, le bilan est effectivement famélique. La croissance a atteint péniblement 0,3% en 2012 et 2013 selon les données corrigées de l'Insee, et le gouvernement prévoit une progression du PIB de seulement 0,4% cette année. Mais qu'en est-il vraiment depuis le début de la crise en 2007?
Les données prennent une toute autre dimension lorsqu'on compare les performances françaises avec celles de ses principaux voisins.
La France est ainsi le seul grand pays avec l'Allemagne (dont le PIB est en hausse de 4% sur la période) à avoir retrouvé puis dépassé son PIB d'avant-crise, si l'on en croit Eurostat. L'économie hexagonale avait en effet moins souffert pendant la récession puis avait connu un rebond conséquent en 2010 et 2011 avant de stagner. Pour le moment, la France (+0,6% depuis 2007) est derrière l'Allemagne et la Belgique (+2,3%), le pays en Europe de l'Ouest qui s'en sort le mieux en matière de croissance cumulée du PIB.
Des critiques exagérées
D'ailleurs, si on compare la France et l'Allemagne depuis 15 ans, comme l'a fait Xerfi en mars dernier, l'Hexagone devance son principal partenaire commercial sur ce critère. De ce point de vue, les critiques paraissent exagérées, en particulier celles en provenance d'outre-Manche.
Aussi, un pays comme le Royaume-Uni, qui affiche aujourd'hui un regain d'activité certain, ne devrait pas retrouver son PIB de 2007 avant la fin de cette année. N'en déplaise aux fans de Londres, et même s'il est vrai que le rattrapage est réel et rapide, le pays sera vraisemblablement encore en retard par rapport à la France en 2015 en matière de croissance cumulée…
Les mauvais élèves, eux, ont été très sévèrement touchés. Entre 2007 et 2013, le PIB de la Grèce a reculé de 24%, celui de l'Italie de 9% et celui de l'Espagne de 7,5%. Autre surprise : les Pays-Bas, souvent présentés en exemple, ont vu leur PIB se replier de 1,6% sur les 7 dernières années
Un PIB par habitant en berne
L'économie française fait donc plutôt partie des pays ayant le mieux encaissé la crise. Toutefois, elle bénéficie d'une démographie bien plus avantageuse que celle des autres Etats européens. D'ailleurs, en s'intéressant à l'évolution du PIB réel par habitant, le bilan devient plus nuancé.
Selon les données recueillies par Eurostat, le PIB réel par tête en France a reculé de 2,1% entre 2007 et 2013, passant de 28.200 euros à 27.600 euros. Mais le mouvement est général sur le Vieux Continent. Le PIB réel par personne a flanché sur la période de :
• 2,3% en Belgique
• 4,1% aux Pays-Bas
• 5,2% au Portugal
• 5,8% au Royaume-Uni
• 7,8% en Espagne
• 10,7% en Italie
• 11,7% en Irlande
• Et enfin de 20% en Grèce
Seule l'Allemagne surnage, avec une croissance du PIB réel par habitant de 4,1%. La France compte donc, là aussi, plutôt parmi les bons élèves.
Faut-il crier cocorico ?
Dans la foulée de l'euphorie suscitée par l'attribution du prix Nobel d'économie au Français Jean Tirole, on serait tenté de crier cocorico. Ce serait pourtant une erreur d'appréciation de se limiter au seul PIB. L'indicateur, déjà, est sujet à caution tant il est quantitatif et non qualitatif. C'est d'ailleurs le nouveau combat de Jacques Attali, qui tente d'imposer un indice alternatif, prenant mieux en compte le long terme et les transferts entre générations.
Ensuite, la croissance du PIB n'a pas empêché une envolée fulgurante du nombre de demandeurs d'emploi en France. Le taux de chômage atteint désormais 10,5%, contre 4,9% en Allemagne et autour de 6,2% au Royaume-Uni, d'après Eurostat. Sans parler du déficit récurrent des transactions courantes, qui représente 30,3 milliards d'euros en 2013 selon la Banque de France. Nous pourrions également mentionner le coût du travail, la compétitivité et la marge des entreprises, … La liste serait longue.
Enfin, l'évolution du PIB peut être grandement influencée par l'endettement public ou privé. Schématiquement, l'Etat peut en effet emprunter sur les marchés pour financer des plans de relance ou soutenir la consommation de ses citoyens. Inversement, les entreprises et les ménages peuvent compenser leurs difficultés en souscrivant à un prêt ou un crédit à la consommation. D'où l'intérêt de scruter l'évolution de l'endettement des ménages et des entreprises (ici non-financières) et du secteur public, afin de le mettre en parallèle avec l'évolution du PIB.
L'endettement consolidé du secteur privé français a ainsi progressé de 20 points de produit intérieur brut entre 2007 et 2012. Si on y ajoute le déficit des administrations publiques, l'endettement global (public et privé mais hors entreprises financières donc) affiche une hausse de 47 points de PIB. Mais là encore, la France est plutôt du bon côté de la moyenne (voir graphique ci-dessous). L'Allemagne, elle, fait pratiquement figure d'ovni.
http://www.challenges.fr/france/20141014.CHA8912/pib-et-croissance-le-match-france-europe-depuis-la-crise.html?cm_mmc=EMV-_-CHA-_-20141015_NLCHAACTU10H-_-croissance-la-france-bat-le-royaume-uni-depuis-2007#xtor=EPR-14-[Quot10h30]-20141015
Par Jean-Louis Dell'Oro
Publié le 15-10-2014 à 09h46 - Mis à jour à 13h01
INFOGRAPHIE La France est souvent surnommée l'homme malade de l'Europe. Pourtant, depuis la crise, elle n'a pas à rougir de ses performances en termes de PIB…
Le "French bashing" est un sport aussi bien national qu'international. Souvent pointé du doigt pour son manque de croissance, l'Hexagone est aujourd'hui considéré comme "l'homme malade" de l'Europe. Un peu comme l'était l'Allemagne avant les réformes du gouvernement de Gerhard Schröder au milieu des années 2000. En s'arrêtant aux dernières années, le bilan est effectivement famélique. La croissance a atteint péniblement 0,3% en 2012 et 2013 selon les données corrigées de l'Insee, et le gouvernement prévoit une progression du PIB de seulement 0,4% cette année. Mais qu'en est-il vraiment depuis le début de la crise en 2007?
Les données prennent une toute autre dimension lorsqu'on compare les performances françaises avec celles de ses principaux voisins.
La France est ainsi le seul grand pays avec l'Allemagne (dont le PIB est en hausse de 4% sur la période) à avoir retrouvé puis dépassé son PIB d'avant-crise, si l'on en croit Eurostat. L'économie hexagonale avait en effet moins souffert pendant la récession puis avait connu un rebond conséquent en 2010 et 2011 avant de stagner. Pour le moment, la France (+0,6% depuis 2007) est derrière l'Allemagne et la Belgique (+2,3%), le pays en Europe de l'Ouest qui s'en sort le mieux en matière de croissance cumulée du PIB.
Des critiques exagérées
D'ailleurs, si on compare la France et l'Allemagne depuis 15 ans, comme l'a fait Xerfi en mars dernier, l'Hexagone devance son principal partenaire commercial sur ce critère. De ce point de vue, les critiques paraissent exagérées, en particulier celles en provenance d'outre-Manche.
Aussi, un pays comme le Royaume-Uni, qui affiche aujourd'hui un regain d'activité certain, ne devrait pas retrouver son PIB de 2007 avant la fin de cette année. N'en déplaise aux fans de Londres, et même s'il est vrai que le rattrapage est réel et rapide, le pays sera vraisemblablement encore en retard par rapport à la France en 2015 en matière de croissance cumulée…
Les mauvais élèves, eux, ont été très sévèrement touchés. Entre 2007 et 2013, le PIB de la Grèce a reculé de 24%, celui de l'Italie de 9% et celui de l'Espagne de 7,5%. Autre surprise : les Pays-Bas, souvent présentés en exemple, ont vu leur PIB se replier de 1,6% sur les 7 dernières années
Un PIB par habitant en berne
L'économie française fait donc plutôt partie des pays ayant le mieux encaissé la crise. Toutefois, elle bénéficie d'une démographie bien plus avantageuse que celle des autres Etats européens. D'ailleurs, en s'intéressant à l'évolution du PIB réel par habitant, le bilan devient plus nuancé.
Selon les données recueillies par Eurostat, le PIB réel par tête en France a reculé de 2,1% entre 2007 et 2013, passant de 28.200 euros à 27.600 euros. Mais le mouvement est général sur le Vieux Continent. Le PIB réel par personne a flanché sur la période de :
• 2,3% en Belgique
• 4,1% aux Pays-Bas
• 5,2% au Portugal
• 5,8% au Royaume-Uni
• 7,8% en Espagne
• 10,7% en Italie
• 11,7% en Irlande
• Et enfin de 20% en Grèce
Seule l'Allemagne surnage, avec une croissance du PIB réel par habitant de 4,1%. La France compte donc, là aussi, plutôt parmi les bons élèves.
Faut-il crier cocorico ?
Dans la foulée de l'euphorie suscitée par l'attribution du prix Nobel d'économie au Français Jean Tirole, on serait tenté de crier cocorico. Ce serait pourtant une erreur d'appréciation de se limiter au seul PIB. L'indicateur, déjà, est sujet à caution tant il est quantitatif et non qualitatif. C'est d'ailleurs le nouveau combat de Jacques Attali, qui tente d'imposer un indice alternatif, prenant mieux en compte le long terme et les transferts entre générations.
Ensuite, la croissance du PIB n'a pas empêché une envolée fulgurante du nombre de demandeurs d'emploi en France. Le taux de chômage atteint désormais 10,5%, contre 4,9% en Allemagne et autour de 6,2% au Royaume-Uni, d'après Eurostat. Sans parler du déficit récurrent des transactions courantes, qui représente 30,3 milliards d'euros en 2013 selon la Banque de France. Nous pourrions également mentionner le coût du travail, la compétitivité et la marge des entreprises, … La liste serait longue.
Enfin, l'évolution du PIB peut être grandement influencée par l'endettement public ou privé. Schématiquement, l'Etat peut en effet emprunter sur les marchés pour financer des plans de relance ou soutenir la consommation de ses citoyens. Inversement, les entreprises et les ménages peuvent compenser leurs difficultés en souscrivant à un prêt ou un crédit à la consommation. D'où l'intérêt de scruter l'évolution de l'endettement des ménages et des entreprises (ici non-financières) et du secteur public, afin de le mettre en parallèle avec l'évolution du PIB.
L'endettement consolidé du secteur privé français a ainsi progressé de 20 points de produit intérieur brut entre 2007 et 2012. Si on y ajoute le déficit des administrations publiques, l'endettement global (public et privé mais hors entreprises financières donc) affiche une hausse de 47 points de PIB. Mais là encore, la France est plutôt du bon côté de la moyenne (voir graphique ci-dessous). L'Allemagne, elle, fait pratiquement figure d'ovni.
http://www.challenges.fr/france/20141014.CHA8912/pib-et-croissance-le-match-france-europe-depuis-la-crise.html?cm_mmc=EMV-_-CHA-_-20141015_NLCHAACTU10H-_-croissance-la-france-bat-le-royaume-uni-depuis-2007#xtor=EPR-14-[Quot10h30]-20141015
Oksana- Messages : 2667
Date d'inscription : 13/06/2014
Age : 609
Localisation : Marc Dorcel
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