“Panama Papers” : la Croix-Rouge utilisée pour blanchir de l'argent

Certains hommes d’affaires auraient abusé de l’image du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour laver de l’argent sale selon les révélations de "Panama Papers".

En venant en aide aux victimes de conflits dans le monde entier depuis sa fondation en 1863, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s’est forgé une réputation au-dessus de tout soupçon. Le prestataire de services offshore Mossack Fonseca aurait parfaitement compris les avantages que pouvaient lui procurer l’aura l’organisation humanitaire, pour développer son activité à travers deux fondations.

En désignant la Croix -Rouge comme bénéficiaire, la Brotherhood Foundation et la Faith Foundation permettent à des clients de placer des actions de leur société off-shore sans attirer l’attention des curieux. Près de 500 sociétés offshores auraient profité de cette manœuvre institutionnalisée par le cabinet Mossack Fonseca. “Selon la législation de Panama, les bénéficiaires d’une fondation peuvent être utilisés sans le savoir”, indique un employé de Mossack Fonseca dans un e-mail interne cité par Le Monde, “cela signifie que la Croix-Rouge internationale n’a pas conscience de cet arrangement.”

En Argentine, le couple présidentiel Néstor Kirchner et de Cristina Fernández de Kirchner, tour à tour au pouvoir de 2003 à 2015, aurait utilisé ce système pour blanchir près de 65 millions de dollars. Le président des Émirats arabes unis, le Cheikh Khalifa bin Zayid Nahyan, aurait également bénéficié de ce système pour acquérir des maisons situées dans les quartiers les plus huppés de Londres en 2005. “Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour mettre fin à une telle usurpation”, a promis Peter Maurer, président CICR après ces nouvelles révélations du quotidien suisse Le Matin Dimanche.