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1789 vs 1793 : les deux frères ennemis de la Révolution Française
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1789 vs 1793 : les deux frères ennemis de la Révolution Française
Les choses se gâtent ensuite avec la « Grande Terreur » parisienne, adoptée par les lois de Prairial (10 juin 1794) qui consistait à terroriser les terroristes eux-mêmes via une impitoyable Justice d’État chargée d’éradiquer les excès de la Révolution. Exacerbée par Fouquier-Tinville et surtout par Vadier (du Comité de Sûreté Générale), qui font « tomber les têtes comme des ardoises », cette ultime mesure de nettoyage sera un échec : alors que Robespierre, malade, s’enferme des semaines chez lui (en fait, chez les Duplay), à la Convention on ricane à son sujet (affaire Catherine Théot) et on le ridiculise (affaire des chemises rouges) jusqu’à lui faire porter seul le chapeau des exécutions arbitraires (aussi inutiles que barbares) sciemment orchestrées par le trop peu connu Marc-Guillaume Alexis Vadier. Revenus à l’offensive, les robespierristes (Saint-Just, Couthon, Hanriot, Fleuriot-Lescot) se décidèrent à purger définitivement la Convention de tous ses « crapauds » massacreurs enrichis, saboteurs des lois de Prairial et autres profiteurs hypocrites. Malheureusement, il est trop tard. Sentant venir le couperet, toute la bande des criminels véreux qui marqueront le régime de Thermidor et du Directoire (Carrier, Barras, Fréron, Tallien et sa concubine Thérésa Cabarrus, Fouché, Carnot, etc.) avaient déjà complotés depuis un moment contre « le dictateur » Robespierre, accusé de vouloir « protéger les prêtres » (Vadier) ou encore critiqué pour sa mollesse (Collot d’Herbois, Billaud-Varenne, Barère, etc.)
Une fois Robespierre tué (28 Juillet 1794), la « Terreur » telle qu’elle existait (à savoir cette rage institutionnalisée d’un peuple pauvre assoiffé de Justice contre ses oppresseurs fortunés) se transforme en « Horreur » sociale. Les lois du Maximum sont abolies, la bourse est rouverte, la bourgeoisie récupère son pouvoir politique, l’économie redevient libérale et capitaliste. Tous les robespierristes (dont Napoléon pour l’anecdote) sont soit massacrés (des centaines de morts à Paris), soit emprisonnés. A l’image de la Russie de Boris Eltsine, les « crapauds de Thermidor » règnent alors comme des oligarques sur une France fatiguée et désespérée, meurtrie par le capitalisme restauré et par la déchristianisation qui continue (mais celle-ci n’intéresse curieusement personne, puisque c’est Robespierre qui semble-t-il doit supporter tous les maux de cette époque, même après sa mort).
La mode royaliste est de retour : carrosses, maîtres et domestiques, réutilisation des titres de noblesse, bals masqués et orgies qui s’en suivent, jeunesses dorées obsédées sexuelles et ultra-violentes des muscadins, bref, on se jette avec frénésie dans tous les plaisirs (du moins pour ceux qui en ont les moyens). Selon les rapports de police (Aulard, Schmidt), en janvier 1795, sous -18° à Paris, la disette frôle la famine (la libéralisation fait bondir les prix), le pain est inaccessible, on assiste à une explosion de la mortalité infantile (ainsi, 90% des enfants recueillis dans les hôpitaux de la ville de Troyes vont décéder), tandis qu’à Paris « les femmes pleurent un peu partout », « les mères de famille se suicident avec leurs propres enfants », car incapables de les nourrir. Les indigents de Paris se font bâtonner par les hordes de muscadins royalistes (encensés aujourd’hui par l’Action Française) et commandés par l’ancien septembriseur régicide Fréron (lequel réclamait deux ans plus tôt l’écartèlement de Marie-Antoinette). Alors que les nantis royalistes font alliance avec les notables républicains, la plus obscure des misères côtoie la plus insolente des opulences.
La Terreur robespierriste (à laquelle s’ajoute les zèles des terroristes antirobespierristes) a incontestablement causé de nombreuses victimes. Mettons comme indice 100 la mortalité durant toute l’année où la Terreur fut appliquée (c’est-à-dire pendant l’An II). En l’An III (donc l’année « thermidorienne » fin-1794 à début-1795), cet indice de mortalité est de 200. C’est-à-dire qu’il a doublé. Mais ce n’est pas fini. En l’An IV (1795-1796), l’indice monte à 300. « L’horreur thermidorienne » tue trois fois plus que la « Terreur » telle qu’on la connaît. Et pourtant, ce petit monde catho-royaliste (« la dissidence ») ou laïc-libéral (« le système ») s’en moque : le méchant, c’est Robespierre, parce qu’il a osé -malgré le prix à payer par la guerre qui en résultait- relever la dignité du pauvre au niveau de celle du riche.
http://news360x.fr/1789-vs-1793-les-deux-freres-ennemis-de-la-revolution-francaise/
(A un moment donné, ça tape même sur les potes de Merl1, les muscadins héros de l'Action Française )
Camarade Dzerjinski-
Messages : 1928
Date d'inscription : 18/05/2014
Age : 33
Localisation : Loubianka
Re: 1789 vs 1793 : les deux frères ennemis de la Révolution Française
ce gros pre-fascisme de droitejeunesses dorées obsédées sexuelles et ultra-violentes des muscadins
il n'y a pas une grosse contradiction ?commandés par l’ancien septembriseur régicide Fréron
Il faut peut etre pas exagerer, il y a la vendée et la chouannerie aussi. Le tort des robespierristes, peut etre le seul d'ailleurs, c'est de ne voir l'histoire qu'à Paris finalement. La revolution se fait bien plus dans les provinces en realité, et c'est deja moins manichéenla « Terreur » telle qu’elle existait (à savoir cette rage institutionnalisée d’un peuple pauvre assoiffé de Justice contre ses oppresseurs fortunés)
Je pense pas que l'erreur historique (de tout foutre sur le dos de robespierre) soit "de la faute des roycos", ils reprennent juste le "mechant" ideal que les republicains leurs lachent en pature, c'est surtout la bourgeoisie republicaine qui depuis domine dans la hierarchie de castes et qui singe les travers de l'aristocratie tout en gardant sa connerie propre : diaboliser robespierre ça l'arrange bien pour pouvoir diaboliser "la democratie" portée par robespierre, on retombe sur la populophobie des bourgeois; tout en se revendiquant de la continuité de la republique. On nous cache que derriere la revolution du peuple, c'est la prise de pouvoir bourgeois.
Pas tous donc, les "grandes tetes" de l'epoque seulement.Tous les robespierristes (dont Napoléon pour l’anecdote) sont soit massacrés (des centaines de morts à Paris), soit emprisonnés.
Louis Quemener- Messages : 1543
Date d'inscription : 27/05/2015
Localisation : Bretagne
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