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Législatives: "Erdogan se considère comme l'incarnation de l'Histoire turque"
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Législatives: "Erdogan se considère comme l'incarnation de l'Histoire turque"
Les Turcs sont appelés aux urnes le 7 juin lors d'élections législatives cruciales pour le président Recep Tayyip Erdogan, contesté dans son pays. Son parti, l’AKP, craint de perdre la majorité des sièges qu’il possède au Parlement.
Les législatives du 7 juin en Turquie ont valeur de test pour le président Recep Tayyip Erdogan. Il a mené une campagne active, s’y est jeté bec et ongles. Pour la première fois depuis 2002, sa formation islamo-conservatrice, le Parti de la justice et du développement (AKP), pourrait ne pas obtenir la majorité absolue des sièges au Parlement. Or, elle lui est indispensable pour mener à bien ses ambitions : renforcer les pouvoirs du président. Les siens, donc.
Vainqueur de tous les scrutins depuis 13 ans, huit au total - un fait inédit dans l’histoire de la Turquie - l’AKP a certes de fortes chances d’arriver en tête, mais son étoile a sérieusement pâli, victime du ralentissement de l'économie et des critiques, tant en Turquie qu'à l'étranger, qui visent la dérive autoritaire du président Erdogan. "Le principal enjeu de ces élections est de savoir si l’AKP va obtenir la majorité absolue, comme c’est le cas depuis 2002, ou non", explique à France 24 Hamit Bozarslan, spécialiste de la Turquie et directeur de recherches à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). En somme, l’AKP risque d’être contraint à ne plus gouverner seul. "Cette fois, l’issue [du vote] est loin d’être connue d’avance, tout est possible", estime Jean Marcou, enseignant spécialiste de la Turquie à Sciences Po Grenoble.
Les explications de notre correspondante en Turquie
"Erdogan a glissé vers un culte de la puissance"
Et le président Erdogan se montre bien décidé à garder en main les rênes de l'État, sans partage aucun. Premier ministre à poigne pendant 11 ans, il a été élu chef de l'État en août dernier et a rendu, en théorie, les clés de l'exécutif et du parti à son successeur, l'ancien ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu. Cela ne l’a pas empêché de mener une campagne active depuis des mois, faisant fi de la Constitution turque qui le lui interdit. Il a organisé des dizaines de rassemblements, tenant parfois plusieurs discours dans la même journée. "Il est allé jusqu’à rentrer dans des polémiques, comme celle concernant de supposées toilettes en or, dans son palais de plus de 1 000 pièces", relève Jean Marcou.
Pour le chef de l’État l’enjeu est de taille : il milite pour faire adopter un changement de Constitution en vue de renforcer ses pouvoirs. Le scrutin du 7 juin peut donc être perçu comme un référendum pour ou contre ses ambitions. "Erdogan veut passer à une présidence totale", explique encore le chercheur. "À l’heure actuelle déjà il y a peu de séparation des pouvoirs, puisque justice, police et services secrets sont acquis à la présidence. Et il veut aller encore plus loin", poursuit-il. Et d’affirmer : "Erdogan se considère comme l’incarnation de l’histoire turque". Pour lui, "à partir de 2008, il a glissé vers un culte de puissance, en tant que leader qui veut prendre la revanche de la Turquie sur l’histoire".
En témoignent les mots qu’il a prononcés à Istanbul le 30 mai dernier lors du 562e anniversaire de la conquête de la ville, autrefois nommée Constantinople, par les Ottomans. "La Turquie debout est déjà une victoire. Les élections du 7 juin seront une nouvelle conquête, si Dieu le veut", a-t-il déclaré, suggérant que les 12 ans de pouvoir de l'AKP étaient aussi triomphants que la conquête d'Istanbul par le sultan Mehmet.
Le parti kurde en ligne de mire
Selon Hamit Bozarslan, pour parvenir à ses fins, "Erdogan a mené une campagne très agressive et on a vu revenir le terme de 'trahison', qui est devenu clé dans ses discours. Il parle notamment beaucoup des 'traîtres de l’intérieur'". Jean Marcou relève de son côté que les attaques ont été particulièrement virulentes ces dernières semaines contre le Parti démocratique des Peuples (HDP). Connu comme le parti kurde, il s’agit davantage d’une formation de gauche qui rassemble d’autres minorités, comme les Arméniens ou les Assyriens, et milite pour l’écologie, la défense des droits des homosexuels et des femmes. Il se veut également le représentant du mouvement Gezi, qui avait secoué la Turquie en 2013. Sa fin de campagne a été endeuillée par une double explosion, qui a fait deux morts et plus de 100 blessés lors de l'un de ses derniers meetings.
"La grande question est de savoir si ce parti va franchir la barre des 10 % et entrer au Parlement ou non", explique Jean Marcou. Selon le système électoral turc, une formation politique ne peut entrer au Parlement que si elle dépasse 10 % des voix. Si elle échoue à atteindre ce seuil, les sièges qui auraient dû lui revenir sont redistribués. Erdogan veut donc à tout prix empêcher l’HDP de remporter plus de 10 % des suffrages. Le cas échéant, le chef de l'État serait privé de la majorité absolue, ce qui entraverait son projet de révision constitutionnelle. "Ce serait un tremblement de terre", estime le chercheur. Or, l’hypothèse d'un revers électoral de l'AKP est plausible. Jusque-là grosse pourvoyeuse de voix en faveur du parti présidentiel, la minorité kurde, qui rassemble 20 % de la population du pays, pourrait cette fois lui préférer le HDP. La menace, pour Recep Tayyip Erdogan, est d'autant plus grande que, lors des précédentes élections, le-dit parti kurde était parvenu à faire élire 29 de ses membres au Parlement alors qu'il n'avait pas atteint la barre des 10 % des voix, grâce à un tour de passe-passe électoral : les candidats du HDP s'étaient présentés en tant qu'indépendants, le système électoral turc permettant aux candidats sans étiquette d’entrer au Parlement sans obtenir 10 % des voix.
"En se présentant en tant que liste, le HDP joue donc quitte ou double", commente Jean Marcou. Mais au delà de cet enjeu, "le face à face qui a lieu entre Erdogan et les Kurdes à l’occasion de ces législatives est très révélateur de l’évolution des Kurdes en Turquie", observe-t-il. "Au fil des années, ils se sont installés dans le système politique turc en allant au-delà de la question kurde."
Source: http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=2&ved=0CCcQFjAB&url=http%3A%2F%2Fwww.france24.com%2Ffr%2F20150603-legislatives-erdogan-AKP-parti-kurde-HDP-elections&ei=r_ZyVd_ePMfXUdbqg5AO&usg=AFQjCNFSH_-vcGC4BkWXHPHqrEGo8OQSTA&bvm=bv.95039771,d.ZGU&cad=rja
Erdogan qui veut faire son nouvel Attaturk alors qu'il n'a rien avoir avec lui. Erdogan dégage !
Les législatives du 7 juin en Turquie ont valeur de test pour le président Recep Tayyip Erdogan. Il a mené une campagne active, s’y est jeté bec et ongles. Pour la première fois depuis 2002, sa formation islamo-conservatrice, le Parti de la justice et du développement (AKP), pourrait ne pas obtenir la majorité absolue des sièges au Parlement. Or, elle lui est indispensable pour mener à bien ses ambitions : renforcer les pouvoirs du président. Les siens, donc.
Vainqueur de tous les scrutins depuis 13 ans, huit au total - un fait inédit dans l’histoire de la Turquie - l’AKP a certes de fortes chances d’arriver en tête, mais son étoile a sérieusement pâli, victime du ralentissement de l'économie et des critiques, tant en Turquie qu'à l'étranger, qui visent la dérive autoritaire du président Erdogan. "Le principal enjeu de ces élections est de savoir si l’AKP va obtenir la majorité absolue, comme c’est le cas depuis 2002, ou non", explique à France 24 Hamit Bozarslan, spécialiste de la Turquie et directeur de recherches à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). En somme, l’AKP risque d’être contraint à ne plus gouverner seul. "Cette fois, l’issue [du vote] est loin d’être connue d’avance, tout est possible", estime Jean Marcou, enseignant spécialiste de la Turquie à Sciences Po Grenoble.
Les explications de notre correspondante en Turquie
"Erdogan a glissé vers un culte de la puissance"
Et le président Erdogan se montre bien décidé à garder en main les rênes de l'État, sans partage aucun. Premier ministre à poigne pendant 11 ans, il a été élu chef de l'État en août dernier et a rendu, en théorie, les clés de l'exécutif et du parti à son successeur, l'ancien ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu. Cela ne l’a pas empêché de mener une campagne active depuis des mois, faisant fi de la Constitution turque qui le lui interdit. Il a organisé des dizaines de rassemblements, tenant parfois plusieurs discours dans la même journée. "Il est allé jusqu’à rentrer dans des polémiques, comme celle concernant de supposées toilettes en or, dans son palais de plus de 1 000 pièces", relève Jean Marcou.
Pour le chef de l’État l’enjeu est de taille : il milite pour faire adopter un changement de Constitution en vue de renforcer ses pouvoirs. Le scrutin du 7 juin peut donc être perçu comme un référendum pour ou contre ses ambitions. "Erdogan veut passer à une présidence totale", explique encore le chercheur. "À l’heure actuelle déjà il y a peu de séparation des pouvoirs, puisque justice, police et services secrets sont acquis à la présidence. Et il veut aller encore plus loin", poursuit-il. Et d’affirmer : "Erdogan se considère comme l’incarnation de l’histoire turque". Pour lui, "à partir de 2008, il a glissé vers un culte de puissance, en tant que leader qui veut prendre la revanche de la Turquie sur l’histoire".
En témoignent les mots qu’il a prononcés à Istanbul le 30 mai dernier lors du 562e anniversaire de la conquête de la ville, autrefois nommée Constantinople, par les Ottomans. "La Turquie debout est déjà une victoire. Les élections du 7 juin seront une nouvelle conquête, si Dieu le veut", a-t-il déclaré, suggérant que les 12 ans de pouvoir de l'AKP étaient aussi triomphants que la conquête d'Istanbul par le sultan Mehmet.
Le parti kurde en ligne de mire
Selon Hamit Bozarslan, pour parvenir à ses fins, "Erdogan a mené une campagne très agressive et on a vu revenir le terme de 'trahison', qui est devenu clé dans ses discours. Il parle notamment beaucoup des 'traîtres de l’intérieur'". Jean Marcou relève de son côté que les attaques ont été particulièrement virulentes ces dernières semaines contre le Parti démocratique des Peuples (HDP). Connu comme le parti kurde, il s’agit davantage d’une formation de gauche qui rassemble d’autres minorités, comme les Arméniens ou les Assyriens, et milite pour l’écologie, la défense des droits des homosexuels et des femmes. Il se veut également le représentant du mouvement Gezi, qui avait secoué la Turquie en 2013. Sa fin de campagne a été endeuillée par une double explosion, qui a fait deux morts et plus de 100 blessés lors de l'un de ses derniers meetings.
"La grande question est de savoir si ce parti va franchir la barre des 10 % et entrer au Parlement ou non", explique Jean Marcou. Selon le système électoral turc, une formation politique ne peut entrer au Parlement que si elle dépasse 10 % des voix. Si elle échoue à atteindre ce seuil, les sièges qui auraient dû lui revenir sont redistribués. Erdogan veut donc à tout prix empêcher l’HDP de remporter plus de 10 % des suffrages. Le cas échéant, le chef de l'État serait privé de la majorité absolue, ce qui entraverait son projet de révision constitutionnelle. "Ce serait un tremblement de terre", estime le chercheur. Or, l’hypothèse d'un revers électoral de l'AKP est plausible. Jusque-là grosse pourvoyeuse de voix en faveur du parti présidentiel, la minorité kurde, qui rassemble 20 % de la population du pays, pourrait cette fois lui préférer le HDP. La menace, pour Recep Tayyip Erdogan, est d'autant plus grande que, lors des précédentes élections, le-dit parti kurde était parvenu à faire élire 29 de ses membres au Parlement alors qu'il n'avait pas atteint la barre des 10 % des voix, grâce à un tour de passe-passe électoral : les candidats du HDP s'étaient présentés en tant qu'indépendants, le système électoral turc permettant aux candidats sans étiquette d’entrer au Parlement sans obtenir 10 % des voix.
"En se présentant en tant que liste, le HDP joue donc quitte ou double", commente Jean Marcou. Mais au delà de cet enjeu, "le face à face qui a lieu entre Erdogan et les Kurdes à l’occasion de ces législatives est très révélateur de l’évolution des Kurdes en Turquie", observe-t-il. "Au fil des années, ils se sont installés dans le système politique turc en allant au-delà de la question kurde."
Source: http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=2&ved=0CCcQFjAB&url=http%3A%2F%2Fwww.france24.com%2Ffr%2F20150603-legislatives-erdogan-AKP-parti-kurde-HDP-elections&ei=r_ZyVd_ePMfXUdbqg5AO&usg=AFQjCNFSH_-vcGC4BkWXHPHqrEGo8OQSTA&bvm=bv.95039771,d.ZGU&cad=rja
Erdogan qui veut faire son nouvel Attaturk alors qu'il n'a rien avoir avec lui. Erdogan dégage !
Napoléon III- Messages : 2315
Date d'inscription : 21/05/2014
Age : 25
Re: Législatives: "Erdogan se considère comme l'incarnation de l'Histoire turque"
D'ailleurs, il y a eu des attentats et 4 morts lors d'un meeting du HDP, qui représente l'alternative démocratique à gauche... Bon, ça veut tout dire.
https://nouvelleturquie.wordpress.com/2015/06/06/4-personnes-mortes-lors-de-lexplosion-a-diyarbakir/
https://nouvelleturquie.wordpress.com/2015/06/06/4-personnes-mortes-lors-de-lexplosion-a-diyarbakir/
Camarade Dzerjinski-
Messages : 1928
Date d'inscription : 18/05/2014
Age : 33
Localisation : Loubianka
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