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France d'hier et d'Aujourd'hui
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liliane.- Messages : 1534
Date d'inscription : 05/08/2014
Localisation : comté de FOIX
Re: France d'hier et d'Aujourd'hui
Le nom du coq provient de la racine celtique kog, qui signifie rouge.
Les Mots-clés du coq sont:
représentation symbolique, royauté,nation.Le coq gaulois emblème de la France aux origines romaines
Ce sont les Romains de l’Antiquité qui sont à l’origine du coq, un symbole de la France.
Dès l’Antiquité romaine, des poètes se sont moqués des Gaulois (ancien nom des Français) combatifs et résistants à l’invasion romaine en les comparant à des coqs vindicatifs. Tout simplement parce que le mot latin « gallus » signifiait à la fois « un gaulois » et « un coq ».
Le discours sur le coq, oscille entre, d'un côté, sa générosité et son courage, de l'autre, sa prétention et sa luxure. Emblème de la Gaule, puis des rois de France à partir du règne de Charles VII (1422-1461), le coq représente la Nation dès celui de Louis XIV, et son image est ensuite régulièrement convoquée à chaque conflit. Lors des deux guerres mondiales, il est l'emblème de la France en lutte contre l'envahisseur.
liliane.- Messages : 1534
Date d'inscription : 05/08/2014
Localisation : comté de FOIX
Re: France d'hier et d'Aujourd'hui
Le discours médiéval sur le coq est en partie l’héritier de celui des auteurs latins de l’Antiquité. Ces derniers ont pour cet oiseau une grande sympathie, voire pour certains une véritable admiration.Il symbolise le passage entre les ténèbres et la lumière . Coq et soleil sont étroitement liés dans l’esprit des hommes.C’est à l’appel du coq que le soleil se (re)lève. Il annonce la résurrection quotidienne de l’astre du jour et préside à la défaite des ténèbres.
Un oiseau qui porte sur sa tête une telle couronne ne peut qu’être aimé des dieux (le rouge de sa crête est la couleur de l’aurore et de la planète Vénus) donc leur servir de messager, (Apollon, Mars, Cérès, Mercure), le coq joue un rôle important dans la divination.
*****On étudie son chant, sa démarche, ses sauts, ses battements d’ailes, son comportement devant la nourriture, et on en tire des conclusions quant à la conduite à tenir ou les décisions à prendre. En milieu militaire, de telles pratiques sont fréquentes pour savoir s’il faut ou non engager le combat. Bien des généraux doivent à un coq leur plus glorieuse victoire.
Tout le monde n'est pas aussi admiratif que Pline, d'autres disent que c'est un oiseau jaloux, d’où la fréquence des combats de coqs, toujours violents, souvent mortels, parfois humiliants. Quelques auteurs, reprenant leurs prédécesseurs antiques, prétendent que le coq vaincu se laisse couvrir par le vainqueur qui satisfait sur lui son désir avant de s’emparer de ses gélines. Le vaincu en meurt de honte et de chagrin. Tous les coqs ne finissent pas ainsi, mais tous sont dotés d’une forte ardeur sexuelle . Polygame et fougueux, le coq est parfois dans la symbolique romane l’attribut de la luxure .
Un oiseau qui porte sur sa tête une telle couronne ne peut qu’être aimé des dieux (le rouge de sa crête est la couleur de l’aurore et de la planète Vénus) donc leur servir de messager, (Apollon, Mars, Cérès, Mercure), le coq joue un rôle important dans la divination.
*****On étudie son chant, sa démarche, ses sauts, ses battements d’ailes, son comportement devant la nourriture, et on en tire des conclusions quant à la conduite à tenir ou les décisions à prendre. En milieu militaire, de telles pratiques sont fréquentes pour savoir s’il faut ou non engager le combat. Bien des généraux doivent à un coq leur plus glorieuse victoire.
Voici ce qu'en dit Pline l'Ancien que cet animal a fortement intéressé:
Les coqs connaissent les étoiles et de trois heures en trois heures ils coupent la journée par leurs chants, ils vont se coucher avec le soleil et à la quatrième veille militaire ( trois heures avant le jour ) ils nous appellent au labeur et aux soucis.
Ils ne souffrent pas non plus que le lever de cet astre nous surprenne; ils annoncent par leurs chants le jour qui vient et ce chant lui même par des battements d'ailes.
Non moins superbe le peuple gallinacé marche, la tête haute , la crête droite; seuls de tous les oiseaux, ils regardent souvent le ciel, et ils tiennent relevées leur queue recourbée en faucille .
C'est un oiseau bien digne de tous les honneurs que lui rend la pourpre romaine, leurs mouvements quand ils prennent leur nourriture sont des présages; ce sont eux qui régissent quotidiennement nos magistrats et qui leur ouvrent ou ferment leur propre maison, ce sont eux qui lancent ou retiennent
les armées romaines,qui ordonnent ou interdisent les batailles, ayant fourni les auspices à toutes les
victoires remportées sur la terre entière.
En un mot se sont les principaux maîtres des maîtres du monde .....
Tout le monde n'est pas aussi admiratif que Pline, d'autres disent que c'est un oiseau jaloux, d’où la fréquence des combats de coqs, toujours violents, souvent mortels, parfois humiliants. Quelques auteurs, reprenant leurs prédécesseurs antiques, prétendent que le coq vaincu se laisse couvrir par le vainqueur qui satisfait sur lui son désir avant de s’emparer de ses gélines. Le vaincu en meurt de honte et de chagrin. Tous les coqs ne finissent pas ainsi, mais tous sont dotés d’une forte ardeur sexuelle . Polygame et fougueux, le coq est parfois dans la symbolique romane l’attribut de la luxure .
liliane.- Messages : 1534
Date d'inscription : 05/08/2014
Localisation : comté de FOIX
Re: France d'hier et d'Aujourd'hui
Pierre de Crescens nous explique comment doit se présenter un beau coq :
Thomas de Cantimpré, lui aussi, insiste sur le lien entre le coq et la lune. Elle a une grande influence sur son comportement :
« Un beau coq est grand, haut sur ses pattes, large de poitrine. Il doit avoir la voix forte, la crête très rouge, les yeux noirs et hardis, le bec court et pointu, le cou bien doré, les cuisses puissantes et velues, pas trop longues. Ses plumes doivent montrer des couleurs variées, du rouge, du jaune, du noir et même du vert et du bleu, spécialement au niveau de sa queue. Celle-ci doit avoir la forme d’une faucille ou, mieux, d’un croissant de lune ».
Thomas de Cantimpré, lui aussi, insiste sur le lien entre le coq et la lune. Elle a une grande influence sur son comportement :
« quand la lune apparaît, le coq se met à sauter comme un possédé »
liliane.- Messages : 1534
Date d'inscription : 05/08/2014
Localisation : comté de FOIX
Re: France d'hier et d'Aujourd'hui
Le coq de la bible
Le coq de la Bible- Le Reniement de saint Pierre
Il est l’image du bon pasteur qui invite les chrétiens au repentir et à la pénitence. Il est aussi, dans les images, dès l’époque paléochrétienne, l’attribut de Pierre, rôle qu’il partagera plus tard avec la clef. Les premiers coqs installés aux clochers des églises, dès avant l’an mille, le sont du reste sur des églises dédiées à saint Pierre (Martin 1903-1904). Par la suite, cet usage s’étendra peu à peu à la plupart des églises de la chrétienté romaine, l’oiseau de Pierre devenant l’oiseau vigilant, celui qui surveille les alentours et qui par son chant bénéfique éloigne les forces du mal.
Le coq est tantôt comparé aux moines qui, comme lui, chantent les heures du jour, tantôt aux clercs séculiers, qui veillent sur leurs fidèles comme les coqs veillent sur leurs poules. Le liturgiste Guillaume Durand, l'un des auteurs les plus lus jusqu'à la fin du Moyen Âge, ajoute que le coq, « symbole de victoire et de vigilance, possède le pouvoir de chasser les démons ; par son chant : il crie vers Dieu pour hâter l'aurore du Jugement dernier et de la vie éternelle » ; c'est pourquoi il apparaît comme l'image « du prêtre cherchant à conduire ses ouailles vers le Salut » .
Le coq de la Bible- Le Reniement de saint Pierre
Il est l’image du bon pasteur qui invite les chrétiens au repentir et à la pénitence. Il est aussi, dans les images, dès l’époque paléochrétienne, l’attribut de Pierre, rôle qu’il partagera plus tard avec la clef. Les premiers coqs installés aux clochers des églises, dès avant l’an mille, le sont du reste sur des églises dédiées à saint Pierre (Martin 1903-1904). Par la suite, cet usage s’étendra peu à peu à la plupart des églises de la chrétienté romaine, l’oiseau de Pierre devenant l’oiseau vigilant, celui qui surveille les alentours et qui par son chant bénéfique éloigne les forces du mal.
Le coq est tantôt comparé aux moines qui, comme lui, chantent les heures du jour, tantôt aux clercs séculiers, qui veillent sur leurs fidèles comme les coqs veillent sur leurs poules. Le liturgiste Guillaume Durand, l'un des auteurs les plus lus jusqu'à la fin du Moyen Âge, ajoute que le coq, « symbole de victoire et de vigilance, possède le pouvoir de chasser les démons ; par son chant : il crie vers Dieu pour hâter l'aurore du Jugement dernier et de la vie éternelle » ; c'est pourquoi il apparaît comme l'image « du prêtre cherchant à conduire ses ouailles vers le Salut » .
liliane.- Messages : 1534
Date d'inscription : 05/08/2014
Localisation : comté de FOIX
Re: France d'hier et d'Aujourd'hui
D'abord emblème subit
****** A partir de quand les habitants du royaume de France ont-ils eu conscience d'avoir pour ancêtres les Gaulois ?
En ancien français comme en français moderne, il n'existe aucune relation apparente, ni phonétique ni sémantique, entre le mot coq et le mot gaulois. La langue vernaculaire, à partir du moment où elle utilise le mot coq pour désigner notre oiseau, ne peut plus exprimer le jeu de mots latin gallus/Gallus.
L'historien est donc en droit de se demander par qui et jusqu'à quelle date, hors des milieux lettrés, le lien qui unit le coq et la Gaule reste perceptible. Si l'on n'est pas latiniste ou spécialiste des langues romanes, ce lien est inintelligible. Et ce, aussi bien à la Renaissance que sous Louis XIV, au XVIIIe siècle ou aujourd'hui. Peut-être est-ce là la raison principale (mais il est en d'autres) pour laquelle les Français ont toujours eu du mal à accepter d'avoir pour emblème un coq .
Il s'agit de ce que l'héraldique appelle une figure « parlante ». Dans l'Antiquité et au Moyen Âge, construire un emblème sur une telle relation n'a absolument rien de dévalorisant ; bien au contraire, c'est une construction pleine et forte. Mais, à partir du XVIIe siècle, , une telle relation commence à être mal perçue et même jugée vulgaire ou dégradante. Au point que, pendant la Révolution, les partisans du coq gaulois comme emblème national officiel de la France évitent de mettre en avant l'argument linguistique pour justifier leur choix et préfèrent s'en tenir à des raisons historiques, archéologiques ou symboliques. Le jeu de mots latin est passé sous silence. Notre sensibilité contemporaine n'est du reste guère différente de celles des hommes de la fin du XVIIIe siècle : pour nous aussi, faire naître un emblème d'un calembour semble une naissance bâtarde, indigne, suspecte. Et pourtant...
Revenons au XIIIe siècle, au moment où plusieurs auteurs étrangers, écrivant tous en latin, comparent les habitants de la France à des coqs. Leur savoir est purement philologique. Ils savent que les mots Francia et Gallia peuvent être synonymes, mais ils n'ont pas encore vraiment conscience du lien historique qui au fil des âges unit la Gaule antique et la France capétienne. L'opinion la plus courante est alors que l'histoire de la France ne commence qu'au IIIe ou IVe siècle de notre ère, lorsque les Francs, descendants supposés des Troyens, commencent à s'installer sur le territoire qui deviendra plus tard le royaume de France. Ce qui se passe avant cette installation est méconnu et n'intéresse guère. En fait, il faut attendre la fin du Moyen Âge pour que commence à être véritablement perçu, sinon compris, le lien qui unit le sol de France et le pays des Gaulois tel qu'en parlent César et les auteurs de l'Antiquité.
Tant que ce lien entre l'histoire de la Gaule et celle de la France n'est pas solidement établi, il est difficile aux Français d'assumer ce coq emblématique dont on les dote à l'étranger. En outre, nous sa symbolique médiévale es ambiguë. Après avoir énuméré ses qualités, ses vices sont mis en valeur : vaniteux, coléreux, batailleur, fanfaron, sot, lubrique, sensible à la flatterie et à la « vaine gloire » ; montré souvent victime des autres animaux avoir un coq pour emblème est plutôt dégradant.
Les étrangers ont donc beau jeu de comparer le roi de France et ses sujets à des coq . À partir du XIVe siècle, ils ne le font plus seulement par des textes mais aussi par des images, notamment par les miniatures, plus tard par les médailles et les gravures. Il s'agit presque toujours d'images de propagande dénonçant la politique des Valois hors de France.
Guerres contre l'Angleterre et la Bourgogne.
Ambitions italiennes de Charles VIII et de Louis XII.
Candidature de François Ier au trône impérial.
Toutes ces images ont une vie longue. On les retrouve au XVIIe siècle, pendant la guerre de Trente ans ou, plus nombreuses encore, pendant celles de la fin du règne de Louis XIV. Elles mettent en scène l' emblématique coq gaulois aux prises avec l'aigle germanique ou le léopard anglais, voire avec les différents lions de Venise, d'Espagne ou des Provinces-Unies.
****** A partir de quand les habitants du royaume de France ont-ils eu conscience d'avoir pour ancêtres les Gaulois ?
En ancien français comme en français moderne, il n'existe aucune relation apparente, ni phonétique ni sémantique, entre le mot coq et le mot gaulois. La langue vernaculaire, à partir du moment où elle utilise le mot coq pour désigner notre oiseau, ne peut plus exprimer le jeu de mots latin gallus/Gallus.
L'historien est donc en droit de se demander par qui et jusqu'à quelle date, hors des milieux lettrés, le lien qui unit le coq et la Gaule reste perceptible. Si l'on n'est pas latiniste ou spécialiste des langues romanes, ce lien est inintelligible. Et ce, aussi bien à la Renaissance que sous Louis XIV, au XVIIIe siècle ou aujourd'hui. Peut-être est-ce là la raison principale (mais il est en d'autres) pour laquelle les Français ont toujours eu du mal à accepter d'avoir pour emblème un coq .
Il s'agit de ce que l'héraldique appelle une figure « parlante ». Dans l'Antiquité et au Moyen Âge, construire un emblème sur une telle relation n'a absolument rien de dévalorisant ; bien au contraire, c'est une construction pleine et forte. Mais, à partir du XVIIe siècle, , une telle relation commence à être mal perçue et même jugée vulgaire ou dégradante. Au point que, pendant la Révolution, les partisans du coq gaulois comme emblème national officiel de la France évitent de mettre en avant l'argument linguistique pour justifier leur choix et préfèrent s'en tenir à des raisons historiques, archéologiques ou symboliques. Le jeu de mots latin est passé sous silence. Notre sensibilité contemporaine n'est du reste guère différente de celles des hommes de la fin du XVIIIe siècle : pour nous aussi, faire naître un emblème d'un calembour semble une naissance bâtarde, indigne, suspecte. Et pourtant...
Revenons au XIIIe siècle, au moment où plusieurs auteurs étrangers, écrivant tous en latin, comparent les habitants de la France à des coqs. Leur savoir est purement philologique. Ils savent que les mots Francia et Gallia peuvent être synonymes, mais ils n'ont pas encore vraiment conscience du lien historique qui au fil des âges unit la Gaule antique et la France capétienne. L'opinion la plus courante est alors que l'histoire de la France ne commence qu'au IIIe ou IVe siècle de notre ère, lorsque les Francs, descendants supposés des Troyens, commencent à s'installer sur le territoire qui deviendra plus tard le royaume de France. Ce qui se passe avant cette installation est méconnu et n'intéresse guère. En fait, il faut attendre la fin du Moyen Âge pour que commence à être véritablement perçu, sinon compris, le lien qui unit le sol de France et le pays des Gaulois tel qu'en parlent César et les auteurs de l'Antiquité.
Tant que ce lien entre l'histoire de la Gaule et celle de la France n'est pas solidement établi, il est difficile aux Français d'assumer ce coq emblématique dont on les dote à l'étranger. En outre, nous sa symbolique médiévale es ambiguë. Après avoir énuméré ses qualités, ses vices sont mis en valeur : vaniteux, coléreux, batailleur, fanfaron, sot, lubrique, sensible à la flatterie et à la « vaine gloire » ; montré souvent victime des autres animaux avoir un coq pour emblème est plutôt dégradant.
Les étrangers ont donc beau jeu de comparer le roi de France et ses sujets à des coq . À partir du XIVe siècle, ils ne le font plus seulement par des textes mais aussi par des images, notamment par les miniatures, plus tard par les médailles et les gravures. Il s'agit presque toujours d'images de propagande dénonçant la politique des Valois hors de France.
Guerres contre l'Angleterre et la Bourgogne.
Ambitions italiennes de Charles VIII et de Louis XII.
Candidature de François Ier au trône impérial.
Toutes ces images ont une vie longue. On les retrouve au XVIIe siècle, pendant la guerre de Trente ans ou, plus nombreuses encore, pendant celles de la fin du règne de Louis XIV. Elles mettent en scène l' emblématique coq gaulois aux prises avec l'aigle germanique ou le léopard anglais, voire avec les différents lions de Venise, d'Espagne ou des Provinces-Unies.
liliane.- Messages : 1534
Date d'inscription : 05/08/2014
Localisation : comté de FOIX
Re: France d'hier et d'Aujourd'hui
Puis assumé
Il était devenu un emblème assumé, recherché, et finalement glorifié. À la fin du Moyen Âge, en effet, on observe que plusieurs souverains, loin de rejeter le coq auquel les ennemis de la France les associaient, l'ont au contraire accepté et ont retourné à leur avantage la symbolique ambivalente du roi de la basse-cour.
Pour ce faire, les lettrés de leur entourage ont mis au service de la propagande royale non plus le :coq: stupide, lubrique et vaniteux des fables et du folklore, mais le coq courageux et vigilant de la symbolique chrétienne.
Nombreux sont en effet les textes patristiques et les sermons médiévaux ne voient le coq que de son meilleur angle : il éloigne les démons de la nuit , il semble les inviter à se repentir et annonce la résurrection future. L'épisode biblique du triple reniement de saint Pierre, tel qu'il est rapporté par les évangiles, sert évidemment d'assise à cette image valorisante du coq.
C'est dans cette symbolique cléricale et christologique du coq que puisent les auteurs au service des rois de France qui les comparent à des coqs veillant sur leurs sujets.( Christine de Pisan), par exemple. Au XVe siècle, le surnom de gallus est tour à tour attribué à Charles VII (1422-1461), à Charles VIII (1483-1498) et à Louis XII (1498-1515).
François Ier met en scène un véritable programme politique construit sur la symbolique du coq lucide, fier, courageux, attribut du soleil, de Mars et de Mercure, emblème générique des anciens Gaulois, le coq est l'image même du roi de France . La mythologie, l'astrologie, l'histoire et l'archéologie sont alors convoquées pour célébrer cet animal qui, au début du XVe siècle, commence à occuper dans l'emblématique royale une place importante, aux côtés de la couronne et de la fleur de lys.
Au siècle suivant, l'image du coq est définitivement assumée. Elle fait de plus en plus souvent partie de la propagande monarchique et renvoie tantôt au roi lui-même, tantôt au royaume dans son ensemble, tantôt à la nation française. En 1601, par exemple, à l'occasion de la naissance du futur Louis XIII, son père Henri IV fait couler une médaille sur laquelle on voit le jeune dauphin tenir un sceptre et une fleur de lis tandis que, à ses pieds, un coq, symbole du royaume, pose hardiment la patte sur un globe terrestre. Onze ans plus tard, à l'occasion des fêtes qui célèbrent les fiançailles de ce même Louis XIII avec l'infante Anne d'Autriche, la place Royale à Paris est entièrement décorée de coqs, emblèmes de la France, et de lions, emblèmes de l'Espagne. Ces deux animaux se retrouvent au même endroit en 1660 à l'occasion des fêtes offertes par la ville après le mariage de Louis XIV et de l'infante Marie-Thérèse
Cependant, tout au long des guerres du XVIIe siècle, tantôt le coq gaulois effraye le lion espagnol, tantôt au contraire l'oiseau est dévoré par le félin. Et, comme au siècle précédent, ce dernier partage souvent ce repas avec l'aigle impériale, le léopard anglais ou le lion batave. Sur les médailles, l'utilisation de ce bestiaire emblématique à des fins de propagande connaît son apogée pendant les guerres de la Ligue d'Augsbourg (1688-1697). Parallèlement aux opérations militaires se déroule une véritable guerre métallique. Les adversaires de la France retournent contre Louis XIV les allégories dont celui-ci tirait autrefois vanité. En 1692, par exemple, les Provinces-Unies vont jusqu'à faire frapper six médailles pour fêter les défaites navales de la France. Sur l'une d'elles, le soleil se couche tandis que le coq gaulois s'enfuit devant le lion néerlandais ; ce dernier tient dans sa gueule un trident, symbole de sa puissance maritime.
Louis XIV semble avoir eu une attirance particulière pour le thème du coq. Il en fait une figure complémentaire du soleil (son emblème personnel) et des fleurs de lys (emblèmes de la monarchie et de la dynastie). Le coq représente la Nation et, sur plusieurs images, on le voit saluer de son chant un soleil rayonnant. Il apparaît alors pleinement comme l'oiseau d'Apollon, c'est-à-dire de Louis XIV lui-même. Mais le roi va plus loin encore : il demande aux artistes qui travaillent à la décoration de Versailles de concevoir un ordre architectural nouveau, l'ordre français, dont les chapiteaux seront destinés à orner plusieurs salles du château. C'est le projet de Lebrun qui est retenu : il fait alterner des coqs et des fleurs de lys. Ce nouvel ordre « français » se voit aujourd'hui encore dans la Galerie des glaces .
Au XVIIe siècle, la promotion artistique et emblématique du coq s'accompagne d'un regain d'intérêt pour les Gaulois. Aux curiosités anecdotiques du siècle précédent succèdent de véritables préoccupations érudites. On écrit beaucoup sur la Gaule et sur les Gaulois, farouches guerriers ancêtres des Français. Le Père Ménestrier, polygraphe infatigable et théoricien influent dans le domaine des emblèmes et des symboles, explique que ces Gaulois, libres et fiers, avaient choisi le coq pour emblème non pas en raison du jeu de mots gallus/Gallus mais bien parce que le coq était par excellence la figure du courage et de la victoire.
extrait de https://journals.openedition.org/ethnoecologie/3288
.
Il était devenu un emblème assumé, recherché, et finalement glorifié. À la fin du Moyen Âge, en effet, on observe que plusieurs souverains, loin de rejeter le coq auquel les ennemis de la France les associaient, l'ont au contraire accepté et ont retourné à leur avantage la symbolique ambivalente du roi de la basse-cour.
Pour ce faire, les lettrés de leur entourage ont mis au service de la propagande royale non plus le :coq: stupide, lubrique et vaniteux des fables et du folklore, mais le coq courageux et vigilant de la symbolique chrétienne.
Nombreux sont en effet les textes patristiques et les sermons médiévaux ne voient le coq que de son meilleur angle : il éloigne les démons de la nuit , il semble les inviter à se repentir et annonce la résurrection future. L'épisode biblique du triple reniement de saint Pierre, tel qu'il est rapporté par les évangiles, sert évidemment d'assise à cette image valorisante du coq.
C'est dans cette symbolique cléricale et christologique du coq que puisent les auteurs au service des rois de France qui les comparent à des coqs veillant sur leurs sujets.( Christine de Pisan), par exemple. Au XVe siècle, le surnom de gallus est tour à tour attribué à Charles VII (1422-1461), à Charles VIII (1483-1498) et à Louis XII (1498-1515).
François Ier met en scène un véritable programme politique construit sur la symbolique du coq lucide, fier, courageux, attribut du soleil, de Mars et de Mercure, emblème générique des anciens Gaulois, le coq est l'image même du roi de France . La mythologie, l'astrologie, l'histoire et l'archéologie sont alors convoquées pour célébrer cet animal qui, au début du XVe siècle, commence à occuper dans l'emblématique royale une place importante, aux côtés de la couronne et de la fleur de lys.
Au siècle suivant, l'image du coq est définitivement assumée. Elle fait de plus en plus souvent partie de la propagande monarchique et renvoie tantôt au roi lui-même, tantôt au royaume dans son ensemble, tantôt à la nation française. En 1601, par exemple, à l'occasion de la naissance du futur Louis XIII, son père Henri IV fait couler une médaille sur laquelle on voit le jeune dauphin tenir un sceptre et une fleur de lis tandis que, à ses pieds, un coq, symbole du royaume, pose hardiment la patte sur un globe terrestre. Onze ans plus tard, à l'occasion des fêtes qui célèbrent les fiançailles de ce même Louis XIII avec l'infante Anne d'Autriche, la place Royale à Paris est entièrement décorée de coqs, emblèmes de la France, et de lions, emblèmes de l'Espagne. Ces deux animaux se retrouvent au même endroit en 1660 à l'occasion des fêtes offertes par la ville après le mariage de Louis XIV et de l'infante Marie-Thérèse
Cependant, tout au long des guerres du XVIIe siècle, tantôt le coq gaulois effraye le lion espagnol, tantôt au contraire l'oiseau est dévoré par le félin. Et, comme au siècle précédent, ce dernier partage souvent ce repas avec l'aigle impériale, le léopard anglais ou le lion batave. Sur les médailles, l'utilisation de ce bestiaire emblématique à des fins de propagande connaît son apogée pendant les guerres de la Ligue d'Augsbourg (1688-1697). Parallèlement aux opérations militaires se déroule une véritable guerre métallique. Les adversaires de la France retournent contre Louis XIV les allégories dont celui-ci tirait autrefois vanité. En 1692, par exemple, les Provinces-Unies vont jusqu'à faire frapper six médailles pour fêter les défaites navales de la France. Sur l'une d'elles, le soleil se couche tandis que le coq gaulois s'enfuit devant le lion néerlandais ; ce dernier tient dans sa gueule un trident, symbole de sa puissance maritime.
Louis XIV semble avoir eu une attirance particulière pour le thème du coq. Il en fait une figure complémentaire du soleil (son emblème personnel) et des fleurs de lys (emblèmes de la monarchie et de la dynastie). Le coq représente la Nation et, sur plusieurs images, on le voit saluer de son chant un soleil rayonnant. Il apparaît alors pleinement comme l'oiseau d'Apollon, c'est-à-dire de Louis XIV lui-même. Mais le roi va plus loin encore : il demande aux artistes qui travaillent à la décoration de Versailles de concevoir un ordre architectural nouveau, l'ordre français, dont les chapiteaux seront destinés à orner plusieurs salles du château. C'est le projet de Lebrun qui est retenu : il fait alterner des coqs et des fleurs de lys. Ce nouvel ordre « français » se voit aujourd'hui encore dans la Galerie des glaces .
Au XVIIe siècle, la promotion artistique et emblématique du coq s'accompagne d'un regain d'intérêt pour les Gaulois. Aux curiosités anecdotiques du siècle précédent succèdent de véritables préoccupations érudites. On écrit beaucoup sur la Gaule et sur les Gaulois, farouches guerriers ancêtres des Français. Le Père Ménestrier, polygraphe infatigable et théoricien influent dans le domaine des emblèmes et des symboles, explique que ces Gaulois, libres et fiers, avaient choisi le coq pour emblème non pas en raison du jeu de mots gallus/Gallus mais bien parce que le coq était par excellence la figure du courage et de la victoire.
extrait de https://journals.openedition.org/ethnoecologie/3288
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liliane.- Messages : 1534
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Mar 12 Mar - 9:59 par liliane.
» RIP
Mar 16 Jan - 18:05 par Bens1912
» Le rire du diable… Bonjour l'euthanasie
Dim 16 Oct - 12:52 par liliane.
» Le rire du diable… Bonjour l'euthanasie
Dim 16 Oct - 12:50 par liliane.
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Dim 16 Oct - 11:50 par liliane.
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Dim 16 Oct - 11:36 par liliane.
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Sam 17 Sep - 14:55 par Raptortriote
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Sam 17 Sep - 14:49 par Raptortriote
» Présentation de louis31
Sam 17 Sep - 14:48 par Raptortriote