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Auguste (63 av. J.-C. - 14)... le maître du monde !
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Auguste (63 av. J.-C. - 14)... le maître du monde !
Auguste (63 av. J.-C. - 14)
Le maître du monde
L'empereur Auguste, de son vrai nom Octave, est le fils d'un notable romain et de la nièce de Jules César, lequel en a fait son fils adoptif faute d'héritier direct.
Il a seulement 19 ans à la mort de celui-ci, en 44 av. J.-C.. Il va user de toutes les ressources de son esprit rusé pour éliminer ses rivaux et ses propres alliés et assurer sur Rome et ses immenses possessions un pouvoir sans partage.
Retors et brutal, homme à femmes quelque peu pervers, pleutre sur le champ de bataille, cruel à l'égard des vaincus, Octave témoigne néanmoins dès ses jeunes années d'une habileté politique qui lui permet de l'emporter sur de fortes personnalités, des hommes mûrs et des guerriers tels que Brutus, Marc Antoine et Cicéron, au terme de quinze années de guerres civiles.
Après la défaite de Marc Antoine et de sa maîtresse Cléopâtre à Actium et Alexandrie d'Égypte, Octave peut célébrer à Rome, le 15 août 29 avant J.-C., le triomphe dû à un général vainqueur, même si tout le mérite de la victoire revient à son fidèle ami Agrippa.
De la République au principat
Octave s'octroie dès lors un pouvoir quasi-absolu grâce au cumul indéfiniment renouvelé des plus hautes fonctions de la République.
À la différence de César, il a l'habileté de respecter les formes républicaines du régime et de ne jamais prétendre à la monarchie, de façon à ne pas contrarier les ambitions personnelles du millier de sénateurs qui aspirent à suivre la carrière des honneurs jusqu'au consulat.
Il se contente de concentrer entre ses mains toutes les magistratures utiles et se satisfait du titre de Princeps senatus (le « premier du Sénat ») qui lui est attribué en 28 av. J.-C. (nous en avons tiré le mot prince).
La République romaine se transforme en quelques années en un « empire » qui ne dit pas son nom, ou plus précisément en un « principat » (avec un homme tout-puissant à sa tête) sans que ses structures traditionnelles aient été en apparence modifiées !
Pour commencer, Octave obtient du Sénat, comme César, le droit de porter à vie le titre d'Imperator (d'où nous avons tiré le mot empereur).
Ce titre désigne usuellement un général investi de l'imperium. C'est un pouvoir à caractère militaire mais aussi juridique et sacré conféré par le Sénat à un général avant de partir en campagne. Il lui est retiré à son retour à Rome, dans les limites du pomerium, l'enceinte sacrée délimitée selon la légende par la charrue de Romulus.
Par ailleurs, après la fin du deuxième triumvirat, le nouvel homme fort de Rome se voit réattribuer dix années de suite le consulat (qu'il partage à chaque fois avec un quelconque notable).
À partir de l'an 28 av. J.-C., Octave est officiellement considéré comme Princeps senatus ou premier sénateur (d'où nous avons tiré le mot prince).
L'année suivante, le 16 janvier de l'an 27 av. J.-C., le Sénat romain lui décerne le surnom Augustus (Auguste) habituellement réservé aux divinités. Ce titre honorifique désigne celui qui agit sous de bons auspices.
En 23 av. J.-C., à la suite d'une grave maladie, Auguste se fait attribuer la puissance tribunicienne à vie, autrement dit tous les attributs d'un tribun de la plèbe, fonction qu'il lui est interdit de cumuler avec ses autres magistratures.
Elle lui garantit l'inviolabilité et lui donne le droit de proposer des lois au Sénat et d'opposer son veto à celles qui lui déplaisent, la censure l'autorisant à dresser les listes de sénateurs, de chevaliers et de citoyens.
À la mort de Lépide, en 12 avant J.-C., Auguste est enfin élu grand Pontife et devient à ce titre le chef de la religion et l'ordonnateur des cérémonies. On l'honore sur les autels et plusieurs cités provinciales vont jusqu'à le déifier.
Le prince n'est bientôt plus désigné que sous l'appellation Imperator Cesar Augustus.
Une fois son pouvoir bien établi, le prince va cultiver jusqu'à sa mort l'image d'un patriarche bienveillant et aux moeurs frugales, attentif à préserver la paix civile et soucieux d'éviter les guerres de conquête inutiles.
Le « Père de la Patrie »
Auguste, qui n'a aucun attrait pour les armes, lance seulement quelques guerres pour consolider les frontières. Il délègue celles-ci à Agrippa. Entre les Alpes et le Danube, ses gendres Drusus et Tibère conquièrent la Rhétie, le Norique et la Pannonie. Il soumet en personne les peuples des Alpes occidentales, ce qui lui vaut un trophée à sa gloire à La Turbie, en un lieu magnifique qui domine la côte méditerranéenne et l'actuelle cité de Monaco.
Sa principale déconvenue vient de l'échec de la tentative de conquête de la Germanie entre Rhin et Danube. Tibère et Germanicus, neveu de l'empereur, occupent ces régions mais un chef chérusque, Arminius (Hermann), piège et massacre trois légions en l'an 9 de notre ère dans la forêt de Teutoburg, près d'Osnabrück. Il en éprouva, dit-on, un tel désespoir, qu'il laissa croître sa barbe et ses cheveux pendant plusieurs mois, et qu'il se frappait parfois la tête contre les murs, en s'écriant : «Quinctilius Varus, rends-moi mes légions». Les anniversaires de ce désastre furent toujours pour lui des jours de tristesse et de deuil (Suétone, Vie des Douze Césars).
Auguste s'applique aussi à embellir Rome, la Ville par excellence, et la couvrir de monuments, grâce au concours de son fidèle Agrippa. « Il se vanta avec raison d'avoir trouvé une ville de briques et d'en avoir laissé une de marbre », (Suétone, Vie des Douze Césars).
Avec un million d'habitants sur 1300 hectares, dont une bonne partie occupés par les forums, temples et résidences aristocratiques, Rome apparaît comme une cité grouillante et dangereuse, tout autant que majestueuse. Sa densit de près de 100.000 habitants/km2 est cinq fois supérieure à celle du Paris intra-muros actuel.
Le principat voit aussi l'épanouissement de la littérature latine avec les poètes Virgile et Horace et l'historien Tite-Live, contemporains d'Auguste, Properce et Ovide, plus jeunes.
L'un des plus proches amis d'Auguste, le richissime Mécène, les reçoit dans sa villa de Tibur et n'hésite pas à les aider financièrement quand cela est nécessaire. Faisant office de ministre de la Culture, il les invite à chanter les louanges du prince. Son nom est devenu un nom commun pour désigner les protecteurs des artistes !
Habile communicant, Auguste soigne son image de « Père de la Patrie », surnom octroyé par le Sénat en 2 de notre ère. Il se montre capable de clémence comme avec le jeune sénateur Cinna, petit-fils du Grand Pompée, qui projeta de l'assassiner, obtint son pardon le 5 juillet 13 avant J.-C. et finit par accéder au consulat.
Embrouilles familiales
Auguste, heureux dans presque toutes ses entreprises, a cependant échoué à assurer la transmission héréditaire du pouvoir en dépit d'une réputation méritée d'homme à femmes et d'une union heureuse de 52 ans avec Livie Drusilla.
L'empereur s'éteint en pleine gloire à 76 ans, le 19 août de l'an 14 après J.-C., dans les bras de Livie. Déjà honoré comme le « Père de la Patrie », il reçoit sitôt après sa mort les honneurs de l'apothéose, c'est-à-dire qu'il est hissé au rang des divinités.
C'est en définitive Tibère, son beau-fils Tibère, né d'un premier mariage de Livie, qui va hériter à 56 ans de l'oeuvre immense de César et d'Auguste ! Mais avec l'accession ensuite de Caligula au principat, Rome liera son destin pendant quelques décennies à une dynastie julio-claudienne, issue tout à la fois de la gens Julia (Auguste) et de la gens Claudia (Livie).
Publié ou mis à jour le : 2014-08-22 14:44:58
Le maître du monde
L'empereur Auguste, de son vrai nom Octave, est le fils d'un notable romain et de la nièce de Jules César, lequel en a fait son fils adoptif faute d'héritier direct.
Il a seulement 19 ans à la mort de celui-ci, en 44 av. J.-C.. Il va user de toutes les ressources de son esprit rusé pour éliminer ses rivaux et ses propres alliés et assurer sur Rome et ses immenses possessions un pouvoir sans partage.
Retors et brutal, homme à femmes quelque peu pervers, pleutre sur le champ de bataille, cruel à l'égard des vaincus, Octave témoigne néanmoins dès ses jeunes années d'une habileté politique qui lui permet de l'emporter sur de fortes personnalités, des hommes mûrs et des guerriers tels que Brutus, Marc Antoine et Cicéron, au terme de quinze années de guerres civiles.
Après la défaite de Marc Antoine et de sa maîtresse Cléopâtre à Actium et Alexandrie d'Égypte, Octave peut célébrer à Rome, le 15 août 29 avant J.-C., le triomphe dû à un général vainqueur, même si tout le mérite de la victoire revient à son fidèle ami Agrippa.
De la République au principat
Octave s'octroie dès lors un pouvoir quasi-absolu grâce au cumul indéfiniment renouvelé des plus hautes fonctions de la République.
À la différence de César, il a l'habileté de respecter les formes républicaines du régime et de ne jamais prétendre à la monarchie, de façon à ne pas contrarier les ambitions personnelles du millier de sénateurs qui aspirent à suivre la carrière des honneurs jusqu'au consulat.
Il se contente de concentrer entre ses mains toutes les magistratures utiles et se satisfait du titre de Princeps senatus (le « premier du Sénat ») qui lui est attribué en 28 av. J.-C. (nous en avons tiré le mot prince).
La République romaine se transforme en quelques années en un « empire » qui ne dit pas son nom, ou plus précisément en un « principat » (avec un homme tout-puissant à sa tête) sans que ses structures traditionnelles aient été en apparence modifiées !
Pour commencer, Octave obtient du Sénat, comme César, le droit de porter à vie le titre d'Imperator (d'où nous avons tiré le mot empereur).
Ce titre désigne usuellement un général investi de l'imperium. C'est un pouvoir à caractère militaire mais aussi juridique et sacré conféré par le Sénat à un général avant de partir en campagne. Il lui est retiré à son retour à Rome, dans les limites du pomerium, l'enceinte sacrée délimitée selon la légende par la charrue de Romulus.
Par ailleurs, après la fin du deuxième triumvirat, le nouvel homme fort de Rome se voit réattribuer dix années de suite le consulat (qu'il partage à chaque fois avec un quelconque notable).
À partir de l'an 28 av. J.-C., Octave est officiellement considéré comme Princeps senatus ou premier sénateur (d'où nous avons tiré le mot prince).
L'année suivante, le 16 janvier de l'an 27 av. J.-C., le Sénat romain lui décerne le surnom Augustus (Auguste) habituellement réservé aux divinités. Ce titre honorifique désigne celui qui agit sous de bons auspices.
En 23 av. J.-C., à la suite d'une grave maladie, Auguste se fait attribuer la puissance tribunicienne à vie, autrement dit tous les attributs d'un tribun de la plèbe, fonction qu'il lui est interdit de cumuler avec ses autres magistratures.
Elle lui garantit l'inviolabilité et lui donne le droit de proposer des lois au Sénat et d'opposer son veto à celles qui lui déplaisent, la censure l'autorisant à dresser les listes de sénateurs, de chevaliers et de citoyens.
À la mort de Lépide, en 12 avant J.-C., Auguste est enfin élu grand Pontife et devient à ce titre le chef de la religion et l'ordonnateur des cérémonies. On l'honore sur les autels et plusieurs cités provinciales vont jusqu'à le déifier.
Le prince n'est bientôt plus désigné que sous l'appellation Imperator Cesar Augustus.
Une fois son pouvoir bien établi, le prince va cultiver jusqu'à sa mort l'image d'un patriarche bienveillant et aux moeurs frugales, attentif à préserver la paix civile et soucieux d'éviter les guerres de conquête inutiles.
Le « Père de la Patrie »
Auguste, qui n'a aucun attrait pour les armes, lance seulement quelques guerres pour consolider les frontières. Il délègue celles-ci à Agrippa. Entre les Alpes et le Danube, ses gendres Drusus et Tibère conquièrent la Rhétie, le Norique et la Pannonie. Il soumet en personne les peuples des Alpes occidentales, ce qui lui vaut un trophée à sa gloire à La Turbie, en un lieu magnifique qui domine la côte méditerranéenne et l'actuelle cité de Monaco.
Sa principale déconvenue vient de l'échec de la tentative de conquête de la Germanie entre Rhin et Danube. Tibère et Germanicus, neveu de l'empereur, occupent ces régions mais un chef chérusque, Arminius (Hermann), piège et massacre trois légions en l'an 9 de notre ère dans la forêt de Teutoburg, près d'Osnabrück. Il en éprouva, dit-on, un tel désespoir, qu'il laissa croître sa barbe et ses cheveux pendant plusieurs mois, et qu'il se frappait parfois la tête contre les murs, en s'écriant : «Quinctilius Varus, rends-moi mes légions». Les anniversaires de ce désastre furent toujours pour lui des jours de tristesse et de deuil (Suétone, Vie des Douze Césars).
Auguste s'applique aussi à embellir Rome, la Ville par excellence, et la couvrir de monuments, grâce au concours de son fidèle Agrippa. « Il se vanta avec raison d'avoir trouvé une ville de briques et d'en avoir laissé une de marbre », (Suétone, Vie des Douze Césars).
Avec un million d'habitants sur 1300 hectares, dont une bonne partie occupés par les forums, temples et résidences aristocratiques, Rome apparaît comme une cité grouillante et dangereuse, tout autant que majestueuse. Sa densit de près de 100.000 habitants/km2 est cinq fois supérieure à celle du Paris intra-muros actuel.
Le principat voit aussi l'épanouissement de la littérature latine avec les poètes Virgile et Horace et l'historien Tite-Live, contemporains d'Auguste, Properce et Ovide, plus jeunes.
L'un des plus proches amis d'Auguste, le richissime Mécène, les reçoit dans sa villa de Tibur et n'hésite pas à les aider financièrement quand cela est nécessaire. Faisant office de ministre de la Culture, il les invite à chanter les louanges du prince. Son nom est devenu un nom commun pour désigner les protecteurs des artistes !
Habile communicant, Auguste soigne son image de « Père de la Patrie », surnom octroyé par le Sénat en 2 de notre ère. Il se montre capable de clémence comme avec le jeune sénateur Cinna, petit-fils du Grand Pompée, qui projeta de l'assassiner, obtint son pardon le 5 juillet 13 avant J.-C. et finit par accéder au consulat.
Embrouilles familiales
Auguste, heureux dans presque toutes ses entreprises, a cependant échoué à assurer la transmission héréditaire du pouvoir en dépit d'une réputation méritée d'homme à femmes et d'une union heureuse de 52 ans avec Livie Drusilla.
L'empereur s'éteint en pleine gloire à 76 ans, le 19 août de l'an 14 après J.-C., dans les bras de Livie. Déjà honoré comme le « Père de la Patrie », il reçoit sitôt après sa mort les honneurs de l'apothéose, c'est-à-dire qu'il est hissé au rang des divinités.
C'est en définitive Tibère, son beau-fils Tibère, né d'un premier mariage de Livie, qui va hériter à 56 ans de l'oeuvre immense de César et d'Auguste ! Mais avec l'accession ensuite de Caligula au principat, Rome liera son destin pendant quelques décennies à une dynastie julio-claudienne, issue tout à la fois de la gens Julia (Auguste) et de la gens Claudia (Livie).
Publié ou mis à jour le : 2014-08-22 14:44:58
Oksana- Messages : 2667
Date d'inscription : 13/06/2014
Age : 609
Localisation : Marc Dorcel
Re: Auguste (63 av. J.-C. - 14)... le maître du monde !
Excusez j'ai omis la source de mon post précédent !
http://www.herodote.net/Auguste_63_av_J_C_14_-synthese-1931.php
http://www.herodote.net/Auguste_63_av_J_C_14_-synthese-1931.php
Oksana- Messages : 2667
Date d'inscription : 13/06/2014
Age : 609
Localisation : Marc Dorcel
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