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Laïcité et liberté religieuse
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Merl1- Messages : 6020
Date d'inscription : 26/05/2014
Localisation : La Géhenne ou presque...
Re: Laïcité et liberté religieuse
Il faudrait cesser ces messages autistes.
Sentenza- Troll
- Messages : 1033
Date d'inscription : 17/05/2014
Re: Laïcité et liberté religieuse
http://www.marianne.net/nouvelle-definition-laicite-injonction-au-silence-100237441.html
La nouvelle définition de la laïcité ou l'injonction au silence
Après les attentats de janvier 2015, François Hollande et Najat Vallaud-Belkacem avaient fermement tapé du poing sur la table : il fallait davantage présenter et célébrer la laïcité dans tous les établissements scolaires de France. Le président décida donc d’une « Journée de la laïcité », tous les 9 décembre. Quant à la ministre de l’Éducation, elle promit d’offrir « un livret laïcité » à tous. Les professeurs de maternelle comme de collège et lycée ont enfin reçu ce livret, sobrement surtitré : « La nation confie à l’École la mission de faire partager aux élèves les valeurs de la République. »
Trente et une pages qui font l’éloge de la laïcité, cela ne nous gênait vraiment pas. Nous avons donc lu avec avidité ce manuel moderne des hussards noirs, et nous avons beaucoup toussé. Passons sur les propositions de commémoration du 9 décembre 1905, à coup de « saynètes », « vidéos », « poèmes », ou même « jeux de rôles ». Passons sur les suggestions de « débats autour de dilemmes moraux ». Ce qui reste au travers de la gorge, c’est l’incroyable demande faite à tous les professeurs de ne plus jamais distinguer « le savoir du croire ». Avec cette nouvelle définition de la laïcité, il faudra désormais « éviter la confrontation ou la comparaison du discours religieux et du savoir scientifique » : « Dans les disciplines scientifiques (SVT, physique-chimie, etc.) il est essentiel de refuser d’établir une supériorité de l’un sur l’autre, comme de les mettre à égalité. »
Comprenons bien ce que cela signifie, à travers deux exemples. Je suis professeur de biologie. J’obéis aux programmes et j’enseigne à mes élèves de 3e les théories de Darwin sur l’évolution des espèces. Un élève m’explique que c’est plutôt Dieu qui a créé l’homme. Ordre de la ministre de l’Éducation : je ne peux plus expliquer à cet élève que la science, fondée sur des observations de faits, prime sur la croyance. Je ne peux même plus « mettre à égalité » sa thèse et la mienne. (En tant que scientifique, cela ne me serait heureusement jamais venu à l’idée.) Que me reste-t-il à faire, si je ne peux devant mes élèves ni comparer ni confronter des propositions ? Je me tais..
La nouvelle définition de la laïcité ou l'injonction au silence
Après les attentats de janvier 2015, François Hollande et Najat Vallaud-Belkacem avaient fermement tapé du poing sur la table : il fallait davantage présenter et célébrer la laïcité dans tous les établissements scolaires de France. Le président décida donc d’une « Journée de la laïcité », tous les 9 décembre. Quant à la ministre de l’Éducation, elle promit d’offrir « un livret laïcité » à tous. Les professeurs de maternelle comme de collège et lycée ont enfin reçu ce livret, sobrement surtitré : « La nation confie à l’École la mission de faire partager aux élèves les valeurs de la République. »
Trente et une pages qui font l’éloge de la laïcité, cela ne nous gênait vraiment pas. Nous avons donc lu avec avidité ce manuel moderne des hussards noirs, et nous avons beaucoup toussé. Passons sur les propositions de commémoration du 9 décembre 1905, à coup de « saynètes », « vidéos », « poèmes », ou même « jeux de rôles ». Passons sur les suggestions de « débats autour de dilemmes moraux ». Ce qui reste au travers de la gorge, c’est l’incroyable demande faite à tous les professeurs de ne plus jamais distinguer « le savoir du croire ». Avec cette nouvelle définition de la laïcité, il faudra désormais « éviter la confrontation ou la comparaison du discours religieux et du savoir scientifique » : « Dans les disciplines scientifiques (SVT, physique-chimie, etc.) il est essentiel de refuser d’établir une supériorité de l’un sur l’autre, comme de les mettre à égalité. »
Comprenons bien ce que cela signifie, à travers deux exemples. Je suis professeur de biologie. J’obéis aux programmes et j’enseigne à mes élèves de 3e les théories de Darwin sur l’évolution des espèces. Un élève m’explique que c’est plutôt Dieu qui a créé l’homme. Ordre de la ministre de l’Éducation : je ne peux plus expliquer à cet élève que la science, fondée sur des observations de faits, prime sur la croyance. Je ne peux même plus « mettre à égalité » sa thèse et la mienne. (En tant que scientifique, cela ne me serait heureusement jamais venu à l’idée.) Que me reste-t-il à faire, si je ne peux devant mes élèves ni comparer ni confronter des propositions ? Je me tais..
Re: Laïcité et liberté religieuse
Remise des Prix de la Laïcité le 6 novembre 2018
Prix de la Laïcité 2018. Boualem Sansal : "La laïcité est un chemin de liberté et de paix qui n’interdit ni la tradition ni la religion"
Boualem Sansal, Prix international de la Laïcité 2018, écrivain, auteur de "2084, la fin du monde" et "Le Train d’Erligen ou la Métamorphose de Dieu" (Gallimard). 6 novembre 2018
Madame le Maire de Paris
Mesdames et messieurs,
Je voudrais, si vous le permettez, me tourner en premier vers les membres du Jury du prix de la Laïcité, vers sa présidente, Madame Françoise Laborde et vers le président du Comité Laïcité et République, Monsieur Jean-Pierre Sakoun, pour les remercier du fond du cœur pour avoir fait de moi le lauréat 2018 du Prix international de la Laïcité et les assurer de ma profonde gratitude.
Je le sais, et j’en tire une fierté d’autant plus grande, votre geste dépasse ma personne : il honore et encourage toutes celles et tous ceux qui dans nos pays, l’Algérie, et le Maghreb plus largement, se battent durement pour faire avancer l’idée que la laïcité est un chemin de liberté et de paix, de progrès et d’ouverture, qui n’interdit ni la tradition ni la religion, au contraire, le respect qu’elle voue à toutes les croyances les protège également et leur ouvre au surplus des perspectives nouvelles d’épanouissement. Une croyance est d’autant plus forte et agissante qu’elle s’inscrit dans ce processus constant de connaissance de soi et d’ouverture sur les autres. Je vous remercie pour celles et ceux que vous honorez à travers moi et, auxquels croyez-moi je transmettrai votre message.
Je reviens vers vous tous, Mesdames et Messieurs, pour vous dire quelques mots sur la laïcité. Je ne suis pas particulièrement qualifié pour ce faire, étant né et vivant dans un pays qui ne connaît pas la laïcité, ni la démocratie, ni même le plus simple état de droit. J’en ai quand même une certaine connaissance que j’ai tirée de ma longue et attentive observation de la France et de sa fameuse laïcité, et que je voudrais tant voir se diffuser dans nos pays que la religion et la tradition gouvernent beaucoup trop étroitement pour les laisser entrevoir l’intérêt d’un peu de modernité pour améliorer leur quotidien et enrichir leurs aspirations.
J’ai aussi découvert, avec un regret certain, que la laïcité en France semblait ces derniers temps ne plus faire unité et unanimité comme elle l’a fait jusque-là. C’est un grand dommage. Ce serait la fin d’un grand rêve. La laïcité française serait l’objet de tentatives de révision diverses et variées toutes bien argumentées en première apparence, qui entendent l’inscrire dans une autre perspective, plus religieuse que civile. Ce qui peut se concevoir, pourquoi pas, rien n’est définitivement scellé. J’ai aussi entendu bien des gens, de plus en plus nombreux, dire qu’il serait bon que la France se dote d’une laïcité à la carte dans laquelle chaque religion puiserait ce qui lui convient. Ceci aussi peut se concevoir, pourquoi pas, il suffit d’accepter ce qui immanquablement en découlera, des conflits religieux en chaîne et une communautarisation totale de la société.
Le deuxième constat est que de tous côtés la France est sommée de renoncer à sa spécificité. Elle l’est par ceux des siens qui se reconnaissent maintenant une autre identité que française et elle l’est par les institutions internationales, comme la cour européenne de justice, la cour internationale de justice, par la commission des droits de l’homme de l’Onu, par la ligue islamique mondiale, et par des Etats prescripteurs tout-puissants que sont l’Arabie saoudite, le Qatar, l’Iran, e d’autres encore.
Au vu de cela, la question se pose : la France peut-elle vivre sans sa spécificité et sa laïcité ? A mon avis non, elle serait vite colonisée, elle doit donc les défendre avec force. C’est la mission que le CLR s’est donnée, mais comme on dit en Algérie, une main seule ne peut pas applaudir.
Merci au CLR, merci à son jury, merci à vous tous Mesdames et Messieurs.
Prix de la Laïcité 2018. Boualem Sansal : "La laïcité est un chemin de liberté et de paix qui n’interdit ni la tradition ni la religion"
Boualem Sansal, Prix international de la Laïcité 2018, écrivain, auteur de "2084, la fin du monde" et "Le Train d’Erligen ou la Métamorphose de Dieu" (Gallimard). 6 novembre 2018
Madame le Maire de Paris
Mesdames et messieurs,
Je voudrais, si vous le permettez, me tourner en premier vers les membres du Jury du prix de la Laïcité, vers sa présidente, Madame Françoise Laborde et vers le président du Comité Laïcité et République, Monsieur Jean-Pierre Sakoun, pour les remercier du fond du cœur pour avoir fait de moi le lauréat 2018 du Prix international de la Laïcité et les assurer de ma profonde gratitude.
Je le sais, et j’en tire une fierté d’autant plus grande, votre geste dépasse ma personne : il honore et encourage toutes celles et tous ceux qui dans nos pays, l’Algérie, et le Maghreb plus largement, se battent durement pour faire avancer l’idée que la laïcité est un chemin de liberté et de paix, de progrès et d’ouverture, qui n’interdit ni la tradition ni la religion, au contraire, le respect qu’elle voue à toutes les croyances les protège également et leur ouvre au surplus des perspectives nouvelles d’épanouissement. Une croyance est d’autant plus forte et agissante qu’elle s’inscrit dans ce processus constant de connaissance de soi et d’ouverture sur les autres. Je vous remercie pour celles et ceux que vous honorez à travers moi et, auxquels croyez-moi je transmettrai votre message.
Je reviens vers vous tous, Mesdames et Messieurs, pour vous dire quelques mots sur la laïcité. Je ne suis pas particulièrement qualifié pour ce faire, étant né et vivant dans un pays qui ne connaît pas la laïcité, ni la démocratie, ni même le plus simple état de droit. J’en ai quand même une certaine connaissance que j’ai tirée de ma longue et attentive observation de la France et de sa fameuse laïcité, et que je voudrais tant voir se diffuser dans nos pays que la religion et la tradition gouvernent beaucoup trop étroitement pour les laisser entrevoir l’intérêt d’un peu de modernité pour améliorer leur quotidien et enrichir leurs aspirations.
J’ai aussi découvert, avec un regret certain, que la laïcité en France semblait ces derniers temps ne plus faire unité et unanimité comme elle l’a fait jusque-là. C’est un grand dommage. Ce serait la fin d’un grand rêve. La laïcité française serait l’objet de tentatives de révision diverses et variées toutes bien argumentées en première apparence, qui entendent l’inscrire dans une autre perspective, plus religieuse que civile. Ce qui peut se concevoir, pourquoi pas, rien n’est définitivement scellé. J’ai aussi entendu bien des gens, de plus en plus nombreux, dire qu’il serait bon que la France se dote d’une laïcité à la carte dans laquelle chaque religion puiserait ce qui lui convient. Ceci aussi peut se concevoir, pourquoi pas, il suffit d’accepter ce qui immanquablement en découlera, des conflits religieux en chaîne et une communautarisation totale de la société.
Le deuxième constat est que de tous côtés la France est sommée de renoncer à sa spécificité. Elle l’est par ceux des siens qui se reconnaissent maintenant une autre identité que française et elle l’est par les institutions internationales, comme la cour européenne de justice, la cour internationale de justice, par la commission des droits de l’homme de l’Onu, par la ligue islamique mondiale, et par des Etats prescripteurs tout-puissants que sont l’Arabie saoudite, le Qatar, l’Iran, e d’autres encore.
Au vu de cela, la question se pose : la France peut-elle vivre sans sa spécificité et sa laïcité ? A mon avis non, elle serait vite colonisée, elle doit donc les défendre avec force. C’est la mission que le CLR s’est donnée, mais comme on dit en Algérie, une main seule ne peut pas applaudir.
Merci au CLR, merci à son jury, merci à vous tous Mesdames et Messieurs.
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